La puff bientôt interdite : que lui reproche-t-on ?
04 décembre 2023
Le texte de loi sur une possible interdiction de la puff, cette cigarette électronique jetable, est discutée ce lundi à l’Assemblée nationale. Elle est notamment accusée de pousser les plus jeunes vers une addiction à la nicotine.
La puff arrive ce lundi 4 décembre à l’Assemblée nationale. Les députés se penchent sur un projet de loi visant à interdire ces cigarettes jetables. Le texte, soutenu par le gouvernement, partira ensuite au Sénat pour une interdiction à l’été 2024, s’il est adopté. La puff, mot anglais qui signifie bouffée, est une cigarette électronique jetable, préremplie et préchargée, vendue dans les bureaux de tabac entre 7 et 12 euros. Elle est proposée aux arômes variés – chocolat, fraise, mangue, barbe à papa … – dans une grande gamme de couleurs vives. Elle peut contenir jusqu’à 20 mg/ml de sels de nicotine, pour celles fabriquées au sein de l’union européenne.
Créée en 2019, arrivée sur le marché français en 2020, la puff séduit particulièrement les plus jeunes. C’est la première raison qui pousse les parlementaires à vouloir l’interdire. « Le cerveau est particulièrement vulnérable à l’adolescence et la dépendance peut se développer à grande vitesse– quelques semaines d’utilisation suffisent », note la Fédération française de cardiologie, sur son site Internet.
Des goûts et des couleurs qui attirent
En octobre 2022, l’Alliance contre le tabac a mené un sondage auprès des 13 – 16 ans. 13 % d’entre eux indiquaient avoir déjà testé la puff, 9 % en avoir déjà acheté ; la vente de la puff étant pourtant interdite aux mineurs. 61 % affirmaient que la puff permettaient de découvrir des goûts originaux, tandis que 52 % déclaraient qu’il était amusant de jouer avec le nuage de vapeur. « Pour plus de la moitié des adolescents ayant déjà entendu parler de la Puff, les goûts, originaux et fruités, représentent le premier argument les poussant à tester la Puff », ajoute l’Alliance contre le tabac
Autre information de ce sondage, la moitié des adolescents qui disaient avoir déjà entendu parler de la puff (2/3 des répondants), indiquaient qu’elle était utilisée avant tout dans l’enceinte scolaire ou à la sortie des cours.
« Une épidémie pédiatrique »
« L’interdiction de la vente des cigarettes électroniques jetables en France est la bonne décision à prendre si nous ne souhaitons pas voir s’accélérer cette épidémie pédiatrique de l’addiction à la nicotine », a déclaré Loïc Josseran, président de l’ACT-Alliance contre le tabac. Tout comme la Fédération française de cardiologie, l’Alliance contre le tabac souligne que « le taux de nicotine (jusqu’à 20 mg/mL) est suffisamment élevé pour créer une forte dépendance et constituer une porte d’entrée vers le tabagisme ». En outre, « l’utilisation de la Puff augmente les risques de développer une inflammation des voies respiratoires et impacte les acquisitions cognitives des plus jeunes ».
L’enjeu du texte présenté à l’Assemblée nationale est aussi environnemental. La puff est faite de plastique et contient une batterie en lithium jeté après quelques jours d’utilisation.
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Source : Alliance contre le tabac, Fédération française de cardiologie
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Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche