Sachets de nicotine, billes aromatiques, snus : des risques d’intoxications pour les enfants
30 novembre 2023
L’Anses alerte sur les hausses d'empoisonnements de jeunes enfants après la consommation accidentelle de billes aromatiques pour les cigarettes et de syndromes nicotiniques aigus chez des adolescents qui avaient consommé des sachets de nicotine.
L’Agence national de sécurité sanitaire tire le signal d’alarme jeudi 30 novembre sur les risques liés à la consommation des sachets de nicotine, billes aromatiques et snus (du tabac en sachet contenant une poudre de tabac à sucer ou à chiquer). L’autorité sanitaire s’est penchée sur les appels reçus par les centres antipoison entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2022 concernant ces produits. « Pour le snus, les sachets de nicotine et les billes aromatiques, le nombre de cas n’a cessé d’augmenter depuis 2020 », écrit l’Anses dans un communiqué.
La majorité des personnes intoxiquées sont des jeunes âgés de 12 à 17 ans qui ont consommé intentionnellement ces produits. « Ces adolescents ont présenté des syndromes nicotiniques aigus parfois sévères : vomissements prolongés avec risque de déshydratation, convulsions, troubles de la conscience, hypotension ayant nécessité un remplissage vasculaire », détaille l’Anses.
Un risque de dépendance à la nicotine
Pour rappel, les sachets de nicotine, ces sachets en tissu perméable contenant des fibres de polymères imprégnées de nicotine, ne sont soumis à aucune réglementation. « L’émergence rapide des sachets de nicotine sur le marché, rendus très attrayants pour les jeunes, appelle à la vigilance. Il est indispensable de mettre en place un cadre réglementaire pour ces produits qui n’ont pour le moment aucun statut clair et qui ne bénéficient d’aucun contrôle », plaide Cécilia Solal, coordinatrice de l’étude de l’Anses. L’autorité sanitaire ajoute que la consommation régulière de ces sachets expose à une dépendance à la nicotine.
En outre, des accidents domestiques causés par l’ingestion accidentelle de billes aromatiques sont aussi en augmentation. Alors que les cigarettes et tabacs aromatiques sont interdits à la vente, la mesure a été contournée par l’apparition des billes aromatiques à insérer dans les filtres. De trois appels reçus pour intoxication en 2020, l’Anses en a recensé 86 en 2022. « Les trois quarts des personnes intoxiquées étaient des enfants âgés de moins de 3 ans ». Les adultes pouvaient aussi être concernés, parce qu’ils ont confondu les billes avec des bonbons ou ont ingéré la bille par accident.
Des enfants intoxiqués par du tabac à macher ou à chauffer
Ces billes sont à l’origine de douleurs abdominales ou gastriques et de nausées. « Les emballages de ces produits comportent des dessins de fruits aux couleurs vives et ne sont pas munis de fermeture de sécurité. Leur présentation devrait donc être encadrée en vue de réduire leur attractivité pour les enfants », recommande l’Anses.
Enfin, des enfants ont aussi été victimes d’intoxication après avoir ingéré accidentellement du tabac à macher ou à chauffer (et à inhaler). Si la plupart des victimes a présenté des symptômes légers une dizaine d’entre eux a dû être hospitalisée pour syndrome nicotinique sévère ; vomissements prolongés avec risque de déshydratation, convulsions, troubles de la conscience, hypotension ayant nécessité un remplissage vasculaire.
A noter : le tabac à chauffer, les sachets de nicotine, les billes aromatiques, le tabac à mâcher et le snus constituent ces nouveaux produits de tabac ou de produits connexes (ne contenant pas de tabac mais de la nicotine). Seul le snus est interdit dans l’Union européenne, sauf en Suède.