La résistance aux antibiotiques coûte 290 millions d’euros par an à la France
24 avril 2019
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Des scientifiques français ont cherché à estimer le nombre d’hospitalisations annuelles dans l’Hexagone dues aux bactéries résistantes aux antibiotiques. 140 000, c’est le chiffre qu’ils avancent ! Ce qui représente un coût économique direct de 290 millions d’euros.
« L’antibiorésistance est le phénomène qui consiste, pour une bactérie, à devenir résistante aux antibiotiques », rappelle le ministère en charge de la Santé. « Les bactéries exposées aux antibiotiques évoluent et développent des mécanismes de défense qui leur permettent d’échapper à leur action. »
Qui dit des antibiotiques inefficaces dit aussi des maladies plus longues et plus difficiles à soigner, des consultations médicales supplémentaires, une utilisation de médicaments plus puissants et plus chers pour parvenir à soigner, des décès causés par des infections bactériennes jusqu’alors faciles à traiter.
Tout cela représente un coût. Des chercheurs de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, de l’Inserm et de l’Institut Pasteur ont voulu savoir combien. Ainsi ont-ils évalué qu’en 2016, «près de 140 000 nouveaux cas d’infection à bactérie résistante ont été identifiés, ce qui représente 12% de toutes les infections bactériennes ayant nécessité une hospitalisation. Les infections urinaires, respiratoires et intra-abdominales en constituent les 2/3. Elles sont dominées par les bactéries E.coli résistantes aux céphalosporines, les staphylocoques dorés résistants à la méthicilline… ».
1 100 euros par séjour…
Selon les scientifiques, « le surcoût lié à ce phénomène s’élève à 1 100 euros en moyenne par séjour hospitalier, ce qui conduit à estimer pour l’ensemble de la population un surcoût annuel de près de 290 millions d’euros ».
« Il ne s’agit que des coûts pour l’Assurance-maladie », explique le Pr Brun-Buisson, principal auteur de ce travail, cité par nos confrères du Quotidien du médecin. « Si l’on ajoute l’ensemble des frais d’hospitalisation, il faut au moins doubler cette somme ». Selon lui, voilà qui devrait « motiver les décideurs politiques quant à l’intérêt de mesures de prévention ».