L’antibiorésistance gagne du terrain

27 février 2018

Chez l’être humain comme chez l’animal, les bactéries résistantes aux antibiotiques ne cessent de se développer. Un nouveau rapport européen souligne l’urgence pour les Etats d’agir en coordination, afin d’éviter de voir des traitements antimicrobiens vitaux devenir totalement inefficaces.

Basé sur des données de 2016, le dernier rapport publié par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) révèle l’apparition de nouvelles résistances aux antibiotiques.

Dans le détail, des résistances aux carbapénèmes ont été observées chez la volaille. Alors que leur utilisation chez l’animal n’est pas autorisée. Chez le porc, des souches de staphylocoques dorés résistantes à la méticilline ont aussi été détectées. Par ailleurs, une souche de Salmonella Kentucky très résistante aux ciprofloxacines a également été détectée chez l’être humain.

Préserver l’efficacité des traitements antibiotiques

« Le fait de repérer ces résistances est un signe alarmant car ces antibiotiques sont utilisés pour traiter de graves infections chez l’être humain », souligne Marta Hugas de l’EFSA. « Le fait que nous continuions à en détecter de nouvelles signifie que la situation n’est pas en train de s’améliorer », ajoute Mike Catchpole de l’ECDC.

Une mauvaise nouvelle donc, alors que certains des antibiotiques concernés constituent le seul traitement de graves zoonoses. Celles-ci sont des infections transmissibles de l’animal à l’être humain, directement ou par le biais d’exposition à l’environnement ou par ingestion d’aliments contaminés. C’est le cas de la rage, de la listériose ou encore de la salmonellose. La résistance bactérienne aux antibiotiques met donc en péril l’efficacité de ces traitements.

  • Source : EFSA et ECDC, 27 février 2018

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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