La tendinite : après la douleur, s’armer de patience

12 avril 2024

En médecine, le suffixe ‘-ite’ marque la présence d’une inflammation. A l’image de la tendinite qui vise donc les tendons chargés de relayer le mouvement initié au niveau du muscle. Que se cache-t-il derrière cette douleur que connaissent de nombreux sportifs ?

Qu’est-ce qu’une tendinite ?

Dans son dictionnaire, l’Académie nationale de Médecine la définit comme une « inflammation d’un tendon qui peut être d’origine micro-traumatique ou liée à un rhumatisme inflammatoire ». Et de s’empresser de préciser que le terme est « obsolète en raison de l’absence d’inflammation réelle dans les lésions observées »… Voilà pourquoi, il serait ainsi préférable d’employer le mot « tendinopathie », qui désigne plus largement toute « lésion des tendons quelle qu’en soit la nature ».

Pourquoi survient-elle ?

Qu’elle frappe l’épaule, le coude, le mollet ou encore le poignet, la tendinite « est due essentiellement à des mouvements répétés », explique le Dr Jean-François Kaux, à la tête du département de Médecine Physique, Réadaptation Fonctionnelle et de Traumatologie du Sport du CHU de Liège.

Et de poursuivre sur le site internet de l’établissement : « l’hyper-utilisation chronique des tendons, la partie terminale des muscles en forme de cordons qui leur sert d’attache, entraîne une modification de leur structure et provoque des douleurs localisées. On a longtemps considéré que le mécanisme lésionnel principal à l’origine des tendinites était une réaction inflammatoire. Cependant les résultats des recherches de ces dernières années montrent qu’elles résultent plutôt d’un ensemble de modifications ». D’où le côté obsolète du terme tendinite et une préférence portée à celui de tendinopathie où la suffixe ‘-pathie’ fait référence à la présence d’une affection ou de lésions.

Ces « modifications » demeurent toutefois mal cernées. Selon les théories, il est question selon le médecin :

Comment la prendre en charge ?

Un rendez-vous chez le médecin traitant s’avère incontournable pour poser véritablement le diagnostic et définir la marche à suivre. Laquelle passe le plus souvent par :

  • un arrêt – potentiellement de plusieurs semaines…- de l’activité en question ;
  • l’élimination de la douleur grâce à des antalgiques, voire par une rééducation physique. « Cette dernière peut être associée à un traitement plus biologique, tel que l’administration d’ondes de choc par un kinésithérapeute (en créant des microlésions dans le tendon, celles-ci stimulent sa cicatrisation) ou l’injection de plasma riche en plaquettes, qui stimule la régénération», enchaîne le Dr Kaux.

Bien souvent, il s’agit de s’armer de patience dans la mesure où la régénération de la lésion est progressive et prend donc du temps. Vouloir précipiter un retour à son activité favorite expose à des récidives. Un dernier conseil : n’hésitez pas à passer par la case dentiste ! Une infection dentaire non soignée peut en effet être le siège de tendinite à répétition…

  • Source : Dictionnaire de l’Académie nationale de médecine. Site du CHU de Liège (https://www.chuliege.be). Consulté le 9 avril 2024

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils