Tuberculose : une histoire de souches

14 janvier 2013

Sous réserve de financements, un nouveau vaccin anti-tuberculeux pourrait être disponible au cours des 10 prochaines années. ©WHO/OMS – Friedman

Plusieurs équipes françaises viennent de déterminer l’origine de l’émergence de la bactérie Mycobacterium tuberculosis, principal agent de la tuberculose. Elles ont également découvert comment cette dernière a su conserver toute sa virulence au fil des siècles.

Parmi les sous-espèces de bacilles tuberculeux capables de provoquer la tuberculose chez l’homme, la plus répandue et la plus pathogène est de loin Mycobacterium tuberculosis ou M. tuberculosis. Les équipes de Roland Brosch à l’Institut Pasteur à Paris, et de Philip Supply à l’Institut Pasteur de Lille, sont parvenues à retracer l’histoire évolutive de cette souche. Leur étude a permis de confirmer l’hypothèse de précédents travaux, suggérant que les souches de M.tuberculosis, génétiquement très conservées, sont issues d’une branche commune aux souches de Mycobacterium canetti. « Ces dernières (à l’origine de la tuberculose), « présentent une très large diversité génétique et certaines caractéristiques de leurs génomes indiquent qu’elles sont d’une origine beaucoup plus ancienne », indiquent les auteurs.

Encore 1,4 million de morts chaque année dans le monde !

Les chercheurs expliquent également « le succès évolutif de M.tuberculosis, qui a fait de la tuberculose une pandémie mondiale », alors que M.canetti est restée cantonnée à l’Afrique orientale. « Les souches de M. tuberculosis ont acquis leur virulence et leur persistance grâce à la combinaison de plusieurs mécanismes génétiques. Suite à l’identification de (différents) gènes (impliqués dans ce processus), l’ensemble de ces travaux ouvre des perspectives pour la lutte contre la tuberculose ».

M.tuberculosis est responsable de la grande majorité des cas de tuberculose. Environ un tiers de la population mondiale est infectée par ce micro-organisme. En 2011, la tuberculose a été à l’origine de 1,4 million de décès. Or ce chiffre pourrait augmenter ces prochaines années, en raison de l’émergence de souches multi-résistantes aux antibiotiques. En France, près de 5 000 nouveaux cas et 650 décès sont observés chaque année. L’Ile-de-France est 2 à 4 fois plus touchée que les autres régions de France métropolitaine.

  • Source : Nature Genetics, 7 janvier 2013

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