L’acupression, une thérapie alternative ?

Connaissez-vous l’acupression ? Cette technique manuelle issue de la médecine traditionnelle chinoise se distingue – un peu – de l’acupuncture. Dans quelle mesure, et surtout avec quelle efficacité ? Réponses.

© Beti Argi/Shutterstock.com

Acupression ou acupuncture ? L’acupression correspond à une approche dans laquelle le thérapeute utilise les doigts (pouce…), les mains (paumes…) voire les coudes, pour stimuler les points d’acupuncture. L’enjeu est ainsi d’exercer une pression sur ces derniers à des fins de maintien ou de rétablissement de l’équilibre énergétique, très prégnant dans la médecine traditionnelle chinoise.

Contre la douleur 

L’acupression a fait l’objet de plusieurs évaluations scientifiques. Illustration avec cette méta-analyse publiée en 2013 par des médecins de Taïwan qui ont évalué son impact sur la douleur. En particulier celle liée aux troubles menstruels, à l’accouchement mais aussi aux lombalgies, aux maux de tête chroniques et autres « douleurs traumatiques ». Leur conclusion : « l’acupression s’est avérée efficace pour soulager diverses douleurs dans différentes populations ». Au point de recommander aux professionnels de santé de « l’intégrer à leur pratique comme thérapie alternative ».

Anxiété, fatigue… 

En complément des traitements classiques, l’acupression et même l’auto-acupression, seraient également susceptibles d’améliorer la condition de patientes souffrant de cancer du sein : en termes de gestion de l’anxiété, de fatigue et encore une fois, de la douleur. C’est en effet ce qu’ont montré des médecins américains dans un travail conduit en 2018, dont les résultats restent toutefois, selon eux, à confirmer dans le cadre « d’essais randomisés contrôlés ».

Au passage, si de nombreux auteurs mettent en avant des biais et limites dans leurs travaux, les études se rejoignent sur les bienfaits de l’acupression en complément des traitements de référence. C’est également le cas pour :

• l’amélioration de la qualité du sommeil, chez les patients souffrant d’insomnie ;
• la réduction des tensions musculaires ;
• la diminution des nausées associées par exemple, à la grossesse ou au mal des transports.

Des contre-indications ? 

La fédération québécoise des massothérapeutes agréés pointe toutefois quelques contre-indications, à l’image de la présence d’une plaie, d’une infection, d’une fièvre et encore d’une ostéoporose sévère. En cas de doute, n’hésitez pas à interroger votre médecin traitant.

• 

  Source : Chen YW, Wang HH. The effectiveness of acupressure on relieving pain: a systematic review. Pain Manag Nurs. 2014 Jun;15(2):539-50 - JNCI Cancer Spectrum, Volume 2, Issue 4, October 2018, pky064 - Health Technology Assessment, No. 20.74. O’Donnell A, McParlin C, Robson SC, et al. Southampton (UK): NIHR Journals Library; 2016 Oct. - fédération québécoise des massothérapeutes agréés

• 

  Ecrit par : David Picot – Edité par Emmanuel Ducreuzet