L’ANSM alerte (encore) sur les effets indésirables d’un médicament anti-calvitie
11 décembre 2019
Motortion Films/shutterstock.com
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ASNM) renforce l’information à destination des hommes envisageant ou utilisant un traitement contre la chute de cheveux. Commercialisé sous le nom de Propecia (ou génériques), le finastéride favoriserait troubles de la fonction sexuelle et désordres psychiques.
C’est n’est pas la première fois que l’ANSM alerte les utilisateurs sur l’utilisation du produit anti-chute de cheveux. Elle le surveille même depuis 2012. Mais cette fois-ci, l’agence édite une fiche d’information précise sur les effets indésirables du finastéride, à destination de ses utilisateurs ou potentiels utilisateurs. Elaborée en concertation avec les associations de patients et les professionnels de santé, cette fiche devra être remise au patient par le médecin au moment de la consultation, et par le pharmacien lors de la délivrance du produit.
Car le sujet est sérieux : un collège d’experts vient d’être mandaté par la justice française pour déterminer si le traitement est à l’origine du suicide d’un jeune homme, en 2016. La justice pourrait être saisie pour des dizaines d’autres cas. L’ANSM précise que « l’utilisation du finastéride 1 mg fait actuellement l’objet d’une surveillance étroite tant au niveau européen que national ». En France, le retrait de l’autorisation de mise sur le marché n’est pas (encore) à l’ordre du jour.
Mais que reproche-t-on à ce traitement, prescrit chez l’homme âgé de 18 à 41 ans pour freiner la chute de cheveux ? Et comment fonctionne-t-il ?
Délai de réflexion
Le finastéride, principe actif du Propecia, bloque la transformation de la testostérone en dihydrotestostérone, l’hormone qui contribue à réduire la repousse du cheveu et à diminuer son volume. Par cette action, la chute de cheveux est ralentie. Mais elle peut s’accompagner de troubles importants, précisés dans la fiche d’information : « des patients ont rapporté des troubles sexuels (…), troubles de l’érection, de l’éjaculation, douleurs testiculaires, diminution de la libido. Il est possible que ces effets persistent après l’arrêt du traitement, et ce pour une durée indéterminée. »
L’anxiété, la dépression et les pensées suicidaires sont les autres effets indésirables portés à la connaissance du patient, qui est incité à s’accorder « un délai de réflexion avant de commencer un traitement par finastéride. » La fiche décrit également la conduite à tenir en cas d’apparition de troubles de l’humeur ou de la fonction sexuelle, pour ceux qui utilisent déjà le Propecia : arrêt total du traitement et rendez-vous chez le médecin pour « rediscuter de l’opportunité de le poursuivre ou de l’arrêter définitivement. »
A savoir : La fiche d’information sur le finastéride est consultable sur le site de l’ANSM.