Le cancer au temps du Covid : ne pas renoncer aux soins
25 novembre 2020
Fermeture des blocs pendant le premier confinement, disponibilités restreintes pendant le deuxième, redéploiement de personnels... Touchée comme d'autres par la crise sanitaire, la filière oncologie s'est adaptée, mais constate une importante chute de son activité de chirurgie d'exérèse.
C’est l’Institut national du cancer (INCa) qui sonne l’alerte : entre mars et août 2020, pendant et juste après le premier confinement, l’activité des chirurgies d’exérèse (retrait de la tumeur maligne et des ganglions locorégionaux) a nettement reculé : moins 17% par rapport à la même période l’année précédente.
Pour l’INCa, « cet écart intègre des situations très différentes allant de patients dont le diagnostic était déjà établi mais pour lesquels une alternative ou un changement de séquence au traitement initial ont été proposés, à ceux dont les cancers n’ont pas été diagnostiqués sur la période ». En effet, les équipes ont parfois pu proposer une inversion des étapes dans le protocole de soins, sans pertes de chance. Dans certaines formes du cancer du sein par exemple, la radiothérapie peut être réalisée avant la chirurgie.
Comportements de fuite
Concernant les « non diagnostics », les raisons sont multiples. Renoncement aux consultations en cas de symptômes, crainte de se rendre dans un établissement de soins, offre qui s’est compliquée pendant la période… « Ces comportements de fuite, qui ont toujours existé, ont été majorés par les conséquences de la crise sanitaire », indique l’INCa.
Alors qu’un deuxième confinement est en cours, l’Institut appelle à ne pas renoncer aux soins. « Ce message s’adresse notamment aux populations cibles des dépistages organisés (dépistage du cancer du sein, du cancer colorectal ou du col de l’utérus), pour lesquels les examens (mammographie et examen clinique, test de dépistage immunologique ou prélèvement cervico-utérin) peuvent maintenant être réalisés dans le respect des règles sanitaires ». Depuis la fin du premier confinement, les centres régionaux de dépistage des cancers envoient à nouveau les invitations pour ces dépistages.
A noter : Une équipe du centre de lutte contre le cancer Gustave-Roussy a évalué à au moins 2% la surmortalité associée aux retards de diagnostic et de prise en charge induits par le premier confinement.
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Source : Institut national du cancer, le 23 novembre 2020
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet