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En France, en 13 000 et 20 000 cancers de la vessie sont diagnostiqués chaque année. Pourquoi une fourchette aussi large ? « Beaucoup de cancers étant diagnostiqués à un stade précoce – non-infiltrant le muscle -, il subsiste une ambiguïté sur le plan anatomopathologique sur le terme de cancer. Certaines tumeurs plus superficielles ne sont pas considérées comme étant des cancers. Pourtant, ces patients souffrent d’une pathologie cancéreuse, à risque de récidive », explique le Pr. Yann Neuzillet, urologue à l’hôpital Foch et secrétaire général de l’Association française d’urologie (AFU), lors d’une conférence de presse organisée le 29 avril 2025.
Ainsi, le cancer de la vessie est une pathologie assez courante, « quatrième cancer en incidence dans le monde et un des cancers qui tue le plus. Il s’agit d’un cancer beaucoup plus fréquent et beaucoup plus grave qu’on ne le pense », complète Benjamin Pradère, urologue à Toulouse et membre de l’AFU.
Le tabac est aujourd’hui le premier facteur de risque du cancer de la vessie. « Les carcinogènes que nous inhalons et principalement ceux du tabac sont éliminés dans les urines. La vessie jouant un rôle de réservoir, elle stocke ces carcinogènes durant de longues heures. La muqueuse urothéliale est donc exposée à leur agressivité qui favorise la survenue de mutations génétiques pouvant évoluer vers un cancer », explique le Pr. Neuzillet. Et selon le Dr. Pradère, « plus de 50 % des patients atteints d’un cancer de la vessie ont été ou sont fumeurs ».
Le tabac est classé comme cancérigène certain par le Centre international de recherche sur le cancer et selon le centre anti-cancer Léon-Berard de Lyon, le lien de causalité entre le tabac et le cancer de la vessie a été établi en 1985 par les experts. Sur les 4 000 produits chimiques contenus dans la fumée de tabac, certains ont été spécifiquement identifiés comme favorisant le cancer de la vessie. Selon le site de l’AFU, « plus la consommation est ancienne et intense, plus le risque est élevé ». On considère aujourd’hui que le risque d’un fumeur de développer un cancer de la vessie est 5,5 fois supérieur à celui d’un non-fumeur.
A noter : sous certaines conditions, le cancer de la vessie peut être reconnu comme une maladie professionnelle. En cause, l’exposition professionnelle à des substances cancérogènes telles que les amines aromatiques et les hydrocarbures. Coiffure, esthétique, fabrication ou utilisation d’encres et de peintures, industries (colorants, caoutchouc, textile, imprimerie…), fonderie, métallurgie, charbon… sont autant de secteurs où le risque existe.
Source : conférence de presse de l’AFU, Centre Léon-Berard
Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet
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