Le cancer de l’estomac à la loupe
04 octobre 2021
Il a emporté Bernard Tapie ce 3 octobre : le cancer de l’estomac* reste, malgré les progrès dans le diagnostic et les traitements, une tumeur de mauvais pronostic. Voici les facteurs de risque et les signes à repérer.
Malgré le recul de sa fréquence dans les pays développés, le cancer de l’estomac appartient à la catégorie des cancers de mauvais pronostic, avec une survie nette à 5 ans de 30%. L’amélioration des conditions de vie et d’hygiène dans ces pays a en effet permis de faire reculer la maladie en agissant sur certains facteurs de risque associés : le tabac, l’alcool, le surpoids et l’alimentation trop salée.
Reste que d’autres facteurs de risque y contribuent : « la bactérie Helicobacter pylori est responsable de 80% des cancers de l’estomac », rappelle le Centre Léon Bérard via le site cancer-environnement.fr. Cette bactérie cause des ulcères d’estomac et des gastrites, c’est-à-dire une inflammation du revêtement de l’organe. Autre élément défavorisant : le fait que le cancer de l’estomac est une tumeur qui entraîne peu de symptômes dans les premiers stades. Sans compter que « l’abdomen et l’estomac sont de grosses structures capables de prendre de l’expansion, donc une tumeur peut s’y développer sans causer de symptômes. (Ces derniers) apparaissent souvent une fois que la tumeur s’est étendue dans les tissus et organes voisins », indique la Société canadienne du Cancer. Et donc que le cancer a atteint un stade avancé. Or plus le stade est avancé, plus le pronostic est sombre. « Le pronostic dépend (…) aussi de sa localisation : les tumeurs situées au niveau du tiers supérieur de l’estomac ont un moins bon pronostic que les autres », précise la Société canadienne du Cancer.
Quels signes doivent inciter à consulter ?
Parmi les premiers symptômes les plus fréquents on peut citer des douleurs épigastriques (dans la région de l’estomac) et un amaigrissement progressif mais « ceux-ci ne sont pas spécifiques à cette maladie », rappelle la Fondation Arc pour la recherche sur le cancer. « Des nausées et vomissements répétés, une altération de l’état général (perte d’appétit, fatigue, amaigrissement), une dysphagie, des saignements gastro-intestinaux et/ou anémie chronique » peuvent aussi être observés comme le décrit l’Institut national du Cancer (INCa).
« La localisation de la tumeur peut aussi être responsable de symptômes spécifiques », précise la Fondation Arc. « Un cancer du cardia** peut entraîner une gêne à la déglutition (dysphagie), tandis que le cancer du pylore*** peut engendrer un rétrécissement local responsable de douleurs et de vomissements ».
A noter : Les personnes du groupe sanguin A risquent davantage d’être atteintes d’un cancer de l’estomac.
*Bernard Tapie est mort d’un double cancer de l’estomac et de l’œsophage
**Le cardia est l’orifice par lequel l’œsophage est relié à l’estomac
***Le pylore est un petit muscle situé à la sortie de l’estomac