Le cannabis, vraiment pas inoffensif…

04 septembre 2013

©Phovoir

Le cannabis, drogue douce ? Des chercheurs canadiens tordent le cou à cette idée largement répandue. Selon eux, les adolescents consommateurs de joints seraient vraiment exposés à des comportements de dépendance à l’âge adulte. Au cannabis donc, mais pas seulement.

Parmi les drogues illicites, le cannabis est la plus consommée par les adolescents. « Beaucoup la considèrent comme peu nocive », expliquent les chercheurs de l’université de Montréal. Pourtant, « les études épidémiologiques révèlent de façon répétée un lien entre la consommation de cannabis et l’accoutumance ultérieure à des drogues dures ainsi que l’apparition de troubles psychotiques (par exemple la schizophrénie). »

Un cerveau en pleine évolution… Le cannabis agit sur les récepteurs chimiques situés dans les zones cérébrales associées à l’apprentissage, la recherche de récompenses, la motivation, la prise de décision, l’acquisition d’habitudes et les fonctions motrices. « Comme la structure du cerveau change rapidement pendant l’adolescence, (…) la consommation serait lourde de conséquences sur les comportements à l’âge adulte », analyse le Pr Didier Jutras-Aswad de l’Université de Montréal.

Des facteurs génétiques ? Après avoir passé en revue plus de 120 études, il explique en outre « que le risque de développer des troubles (comme la schizophrénie) après l’exposition au cannabis n’est pas le même pour tous les individus. Il est corrélé avec des facteurs génétiques, l’intensité de l’exposition au cannabis et l’âge de cette exposition ». Les auteurs ajoutent que  « lorsque la première se produit vers le début plutôt que vers la fin de l’adolescence, l’impact du cannabis semble plus prononcé pour plusieurs troubles en lien avec la santé mentale, la réussite scolaire, la délinquance et le développement normal vers l’âge adulte. »

Les scientifiques soulignent enfin qu’il reste encore beaucoup à apprendre sur les mécanismes de l’abus de cannabis. Pour autant, « il est maintenant clair, que le cannabis n’est pas inoffensif pour le cerveau des adolescents, surtout ceux qui sont le plus vulnérables pour des raisons génétiques ou psychologiques. »

 Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : David Picot

  • Source : Neuropharmacology, 27 août 2013

Aller à la barre d’outils