Le claquage, comme un « coup de poignard » !

19 avril 2024

Au mollet ou encore derrière la cuisse, chez le sportif du dimanche comme l’athlète de haut niveau : le claquage est souvent décrit par les sportifs qui en sont victimes, comme une sensation de « coup de poignard » ! Vraiment ?

Au même titre que l’élongation, le claquage fait partie des lésions musculaires aiguës. Plus précisément, il s’agit d’une déchirure d’une quantité plus ou moins importante de fibres qui composent le muscle. Contrairement à l’élongation, il se caractérise par la présence de saignements. Autrement dit, d’un hématome intramusculaire. Les parties de l’organisme les plus exposés sont les quadriceps – les muscles situés sur la partie avant de la cuisse – les ischios-jambiers (sur leur face postérieure) et les muscles du mollet.

Le claquage survient au terme d’une sollicitation excessive du muscle par rapport à ses capacités du moment : pas assez entraîné ou échauffé ou au contraire sur-entraîné et fatigué : par exemple, lors d’un étirement trop poussé ou d’un sprint entraînant une contraction musculaire trop forte.

Douleur brutale et intense

Le patient décrit alors une sensation de déchirure, de craquement et autre impression de « boule » formée dans le muscle. La blessure est vécue comme un « coup de poignard », faisant état de son caractère aussi intense que brutal. Dans tous les cas, la douleur est telle qu’elle entraîne l’arrêt immédiat de l’activité.

Le claquage constitue une blessure redoutée par le sportif car il impose un arrêt de l’activité potentiellement long : de l’ordre de plusieurs semaines, selon les cas. Quoi qu’il en soit, la consultation du médecin s’avère impérative. La prescription d’une échographie peut notamment permettre d’évaluer le degré de la lésion et donc d’apprécier la gravité. La prise en charge vise un objectif principal : obtenir une parfaite cicatrisation de la lésion pour éviter le risque de récidive.

Du froid et de la kiné !

Sur le moment, la prise en charge repose sur deux approches principales :

  • l’application de froid – par exemple une poche de glace dans un linge – sur la blessure. Le but : réduire le saignement et l’inflammation locale, donc l’œdème. Sans compter que la glace exerce un effet antalgique puisqu’elle tend à inhiber les récepteurs de la douleur. Du froid donc à raison de 3 à 4 fois par jour – durant 15-20 minutes –,au cours des 2-3 jours qui suivent la survenue du claquage ;
  • la compression du site lésé par l’application de bandages apparaît également préconisée au même titre que la prescription d’antalgiques, contre la douleur.

Puis rapidement, votre médecin pourra vous orienter vers de la kinésithérapie pour que le muscle se remette en marche, en douceur, de façon très progressive.

En matière de prévention : ne présumez pas de vos forces ! Autrement dit, il s’agit d’adapter sa pratique à ses capacités physiques. Cela passe surtout par un échauffement soigneux avant l’effort. Si vous prévoyez un match de padel ou de foot à 5, ne démarrez pas directement ! Echauffez-vous !

 

  • Source : La prise en charge des lésions musculaires aigues en médecine générale : évaluation des pratiques professionnelles. Thèse de médecine présenté par Estelle Renuy. Université de Bordeaux. 2016 - Les lésions musculaires du sport, par le Dr Jean-Marie Coudreuse (Hôpital Salvator - Marseille) - Ameli.fr, la déchirure musculaire. Site consulté le 15 avril 2024.

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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