Le drame des grossesses adolescentes

Les grossesses précoces sont un véritable problème de santé publique ©who.-P.Virot

Chaque année dans le monde, 16 millions de jeunes filles de 15 à 19 ans et 2 millions de moins de 15 ans deviennent maman ! Soit près de 50 000 chaque jour ! Ces grossesses dites ‘précoces’ touchent en grande majorité les pays en développement. Avec des conséquences effroyables pour la santé de millions de femmes…

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), « dans de nombreuses sociétés, les jeunes filles subissent des pressions pour se marier et avoir des enfants tôt ». Par ailleurs, « certaines adolescentes ne savent pas comment éviter une grossesse ou sont incapables de se procurer des contraceptifs. Même lorsque les contraceptifs sont largement disponibles, les adolescentes sexuellement actives sont moins susceptibles de les utiliser que les adultes. »

Fistule obstétricale, une déchirure à vie

Le problème, c’est que bien souvent ces grossesses se terminent en drames. Les jeunes filles présentent en effet davantage de risques de décéder au cours de leur accouchement. La raison est en simple, elles sont plus exposées aux complications. La mortalité maternelle est ainsi, deux fois plus élevée chez les adolescentes que chez les autres femmes.

Par ailleurs, le risque de fistule s’avère extrêmement élevé. Celui-ci survient l’occasion d’un travail anormalement prolongé, lorsque les tissus du vagin, de la vessie et/ou du rectum sont comprimés par interruption de la circulation sanguine. Il en résulte l’établissement d’une communication anormale, d’un trou entre vessie et vagin ou rectum. « Les femmes qui présentent une fistule obstétricale souffrent d’une incontinence permanente, ressentent de la honte et font l’objet d’une discrimination sociale », indique l’OMS. « En Asie et en Afrique subsaharienne, plus de 2 millions de jeunes femmes vivent avec des fistules obstétricales non traitées ».

Source : La grossesse chez les adolescentes -Aide-mémoire N°364, mai 2012

Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot