Le glaucome : agir avant qu’il ne soit trop tard
11 mars 2024
La semaine du glaucome, du 10 au 16 mars 2024, met en lumière ces maladies oculaires courantes, première cause de cécité non réversible dans le monde et en France. On ne peut les guérir, mais agir à temps est possible, pour stopper leur progression vers la perte de la vision.
Le glaucome – ou plutôt les glaucomes car il en existe plusieurs types – est une maladie oculaire potentiellement grave, caractérisée par une atteinte du nerf optique. Le glaucome est fréquent, avec une prévalence estimée à 2 % de la population après 40 ans et 4 % après 60 ans. Il constitue la deuxième cause mondiale de cécité après la cataracte.
La faute à une pression intraoculaire trop élevée et à la myopie
Plusieurs causes peuvent conduire à la destruction du nerf optique, en premier lieu l’augmentation de la pression à l’intérieur de l’œil (intraoculaire), mais aussi une forte myopie, une cornée anormalement fine, des prédispositions génétiques, ainsi qu’une irrigation sanguine insuffisante du nerf optique.
La pression intraoculaire résulte d’un excès de liquide (l’humeur aqueuse) à l’intérieur de l’œil. Cette hypertonie oculaire peut causer des dommages au nerf optique, en dégradant les fibres visuelles. La perception des images est alors altérée, avec des zones moins bien perçues ou ignorées par le patient dans le champ de la vision périphérique. L’autre œil compensant ce déficit. Cela n’est que bien plus tard, à un stade avancé, que la vision centrale (la zone vue en regardant droit devant ou en lisant) est touchée à son tour.
Le glaucome à angle ouvert, le plus fréquent
Atteignant les deux yeux, mais souvent de façon asymétrique, le glaucome à angle ouvert (la forme la plus fréquente de la maladie avec 90 % des cas) évolue lentement. En effet, le système de filtration et de drainage de l’humeur aqueuse à l’intérieur de l’œil se bouche progressivement, augmentant peu à peu la pression intraoculaire.
Certains glaucomes rares dits congénitaux surviennent dès la naissance (1 naissance pour 5000 enfants). Mais il existe aussi le glaucome à pression normale, le glaucome à angle fermé (survenant brutalement) et les glaucomes secondaires à un traumatisme oculaire, une maladie inflammatoire de l’œil ou un traitement par cortisone.
Dépister tôt le glaucome…
Les symptômes de la progression d’un glaucome à surveiller comprennent une baisse des contrastes, des éblouissements en présence de lumière vive, une cécité nocturne ou crépusculaire, une fatigue visuelle, une sécheresse oculaire, et en fin de compte, une diminution de l’acuité visuelle. Ces symptômes peuvent être plus prononcés lorsque le glaucome est associé à une myopie importante.
Seul un examen ophtalmologique est en mesure de dépister le glaucome, comprenant la mesure de la pression intraoculaire, l’examen du fond de l’œil et de la papille optique, une gonioscopie (examen de l’angle entre l’iris et la cornée) et le relevé du champ visuel.
… pour stopper la maladie à temps
Le glaucome est une maladie qu’il n’est pas possible de guérir mais pour laquelle il est possible de maîtriser l’évolution en l’empêchant de s’aggraver, d’où un traitement et une surveillance à vie. L’objectif du traitement est d’abaisser la tension oculaire, soit en augmentant la quantité de liquide éliminée hors de l’œil, soit en diminuant la quantité de liquide produit.
Les médicaments (analogues de prostaglandines, bétabloquants, inhibiteurs de l’anhydrase carbonique, alpha-agonistes), en majorité sous forme de collyres, agissent sur la production ou la filtration de l’humeur aqueuse. Le laser intervient sur la structure de l’œil. L’une des technique, l’iridotomie est utilisée dans les cas de glaucome à angle fermé : un trou est percé dans l’iris, pour permettre à l’humeur aqueuse d’être évacuée. Quant à la chirurgie (chirurgie filtrante et chirurgie micro invasive), elle s’impose lorsque les collyres ou le laser ne sont pas en capacité de stopper la progression de la maladie.
Guérir de la myopie ? Le risque de glaucome reste élevé
Les personnes myopes, en particulier les personnes très myopes, doivent consulter régulièrement (une fois par an) un ophtalmologiste et tout au long de leur vie. Y compris ceux ayant subi une chirurgie réfractive, car le risque de glaucome reste présent.
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Source : La documentation de l’Institut du glaucome (Paris), de l’Hôpital national des 15-20 (Paris) et de l’Association France Glaucome.
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Ecrit par : Hélène Joubert - Edité par : Emmanuel Ducreuzet