Quand les médicaments altèrent le sens du goût
16 septembre 2019
Alice Day/shutterstock.com
Les médicaments sont rarement agréables au palais. Mais saviez-vous que certaines molécules pouvaient aussi altérer le sens du goût ?
A l’exception notable du doliprane en sirop à la fraise destiné aux enfants, la plupart des médicaments ont mauvais goût. Certes il est désagréable de les prendre, mais cela n’induit aucune conséquence néfaste. Moins anodin toutefois, certaines molécules peuvent entraîner des changements dans le sens même du goût.
Distorsion ou perte
Deux types d’altérations du goût sont fréquents. La dysgueusie est une modification qualitative du goût. Les patients concernés « trouvent souvent mauvais goût à des aliments qui leur étaient normalement agréables », détaillent les rédacteurs de Que Choisir Santé. Certains ressentent aussi un goût métallique dans la bouche. Cette altération des papilles est le plus fréquent des troubles du goût d’origine médicamenteuse.
L’autre trouble possible est l’agueusie. Il s’agit alors d’une diminution de la perception des saveurs. Ce trouble « peut toucher une ou plusieurs composantes de base (sucré, salé, amer, acide) ». Ou encore le goût peut disparaître totalement dans certains cas.
Des conséquences pas anodines
Ces altérations du goût entraînent une gêne évidente au quotidien. Mais surtout, ils peuvent conduire certains patients à arrêter leur traitement. Autre conséquence non négligeable, « les troubles du goût nuisent à une bonne alimentation et hydratation, augmentant le risque de dénutrition ». A l’inverse, « il peuvent conduire à un excès de certains aliments très salés ou très sucrés ». Résultat, un risque augmenté d’hypertension ou de diabète.
Les médicaments coupables
Plus de 200 médicaments sont susceptibles d’entraîner des troubles du goût. Parmi eux, citons certains antibiotiques comme l’azithromycine, des antibiabétiques comme la metformine ou encore des antihypertenseurs (bénazépril ou catipril entre autres). Certains traitements contre le cancer en sont également responsables. C’est le cas de la chimiothérapie docétaxel pour lequel 1 personne sur 10 est touchée.
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Source : Que choisir santé, septembre 2019, n°141
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet