Le virus aviaire A/H7N9 s’adapte (trop) bien à l’homme
30 avril 2013
Les volailles, sources du virus aviaire A/H7N9 ©OMS
Le virus de la grippe aviaire A/H7N9 poursuit son expansion en Chine. Au 29 avril, 126 cas d’infection humaine avaient été enregistrés. Ce qui représente 17 cas supplémentaires en 4 jours, le dernier relevé remontant au 25 avril. Au total, ce virus a été à l’origine de 24 décès. A l’heure actuelle, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime qu’aucune transmission interhumaine soutenue n’a pu être identifiée.
Dans les zones touchées, les autorités continuent de faire appliquer des mesures de prévention et de lutte contrre l’infection. « Des investigations sont en cours concernant les sources potentielles de l’infection et les réservoirs possibles du virus », signale l’OMS. « Jusqu’à ce que la source de l’infection soit identifiée, on s’attend à voir apparaître d’autres cas humains porteurs de ce virus ». Selon le Dr Keiji Fukuda, sous-directeur général en charge de la Sécurité sanitaire à l’OMS, « les oiseaux et plus largement les volailles constituent la source d’infection la plus probable. Le risque apparaît en effet plus concentré dans les marchés de volailles vivantes ». Une étude publiée par la revue scientifique The Lancet a d’ailleurs confirmé que le virus A/H7N9 provient bien de la volaille.
Cependant la source précise n’en a toujours pas été identifiée. Selon le Pr Bruno Lina, Directeur du Centre national de référence de la grippe à Lyon, « la difficulté est liée au fait que ce virus, contrairement au virus aviaire A/H5N1, est hébergé de manière asymptomatique chez les animaux d’élevage. Autrement dit, ces derniers ne développement aucun symptôme (de la maladie) et n’en meurent pas. Voilà qui complique le travail des autorités sanitaires pour identifier la source ».
Un virus plus virulent que A/H5N1 ?
Si l’on prend en compte le risque de mortalité, A/H5N1 est en réalité plus dangereux que A/H7N9. « Le risque de décéder du virus A/H5N1 est ainsi trois plus élevé que pour A/H7N9 », nous indique en effet le Pr Lina. « En revanche le risque d’être infecté par ce dernier s’avère bien plus important. Ce virus qui inquiète les autorités sanitaires internationales semble mieux adapté à l’homme ».
Signalons enfin qu’un cas a été enregistré à Taiwan, à la fin de la semaine dernière. Il s’agit d’un homme de 53 ans, qui a été infecté à Shanghai avant de voyager vers Taïwan. Par ailleurs, l’OMS ne conseille pas de dépistage particulier aux frontières. Elle ne recommande pas non plus « l’application de quelconques restrictions aux déplacements ou aux échanges commerciaux ».
Par ailleurs, « en l’absence de transmission interhumaine, la question de la vaccination semble prématurée », souligne Bruno Lina. « Mais il est vrai que cela fait partie des éléments de préparation à une éventuelle pandémie ».
Ecrit : Emmanuel Ducreuzet – Edité : Marc Gombeaud