Le zona, facteur de démence ?
23 juin 2022
Malgré les soupçons émis en raison de précédents travaux scientifiques sur le sujet, le zona n’augmenterait pas le risque de démence. Une étude danoise révèle que ce serait même l’inverse.
Le zona concerne majoritairement les plus 50 ans. Très douloureuse, cette maladie infectieuse virale est « due à la réactivation du virus varicelle-zona de la famille des herpès-virus, survenant longtemps après une varicelle », décrit l’Assurance-maladie. Dans le détail, pour qu’un zona se manifeste, il faut que le virus varicelle-zona, resté « endormi » à la racine des nerfs au niveau de ganglions nerveux, s’y multiplie. Ensuite, il « longe les fibres nerveuses pour provoquer une éruption douloureuse cutanée ou muqueuse sur le territoire innervé par ces fibres », poursuit-elle.
Un constat surprenant
Des études ont suggéré que cette réactivation du virus de la varicelle pouvait constituer un facteur de risque de démence chez les séniors. Pour en avoir le cœur net, l’équipe de Sigrun Alba Johannesdottir Schmidt du Aarhus University Hospital au Danemark s’est procuré les données médicales de près de 250 000 personnes ayant été prises en charge à l’hôpital pour un zona. Ils ont constitué un groupe contrôle en parallèle de personnes du même âge – moyenne de 64 ans – n’ayant jamais été traitées pour cette maladie.
Après avoir comparé la survenue de démence dans les deux groupes, les scientifiques n’ont pas constaté de différence significative. Les participants ayant souffert du zona étaient 9,7% à développer une démence une vingtaine d’années après, tandis que les autres étaient 10,3%. Plus surprenant, les chercheurs ont observé que le groupe zona présentait même un risque moindre de 7% par rapport au groupe contrôle, une fois les autres facteurs de santé impliqué dans le risque de démence pris en compte (diabète, cancer, traumatisme crânien).
« Nous avons été surpris par ces résultats », assurent les auteurs pour lesquels les raisons de ce constat restent inconnues.
Vaccination recommandée
Ces résultats ne doivent pas remettre en cause la recommandation de vacciner les seniors contre cette maladie. Car si près de 90 % des zonas guérissent sans séquelles, certaines complications peuvent apparaître, dont une douleur persistante, une surinfection bactérienne ou encore une extension du zona sur plusieurs parties du corps, y compris le système nerveux central, en cas d’immunodépression. D’ailleurs, les auteurs de l’étude ont noté que dans ce dernier cas, bien que rare, une hausse du risque de démence était bien observée.
-
Source : ameli.fr - Neurology®, the medical journal of the American Academy of Neurology
-
Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet