L’effet cocktail, qu’est-ce que c’est ?
06 octobre 2021
Que se passe-t-il lorsqu’on est exposé à plusieurs substances chimiques en même temps ? Dans certains cas, on obtient un effet cocktail. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Dans quels cas apparaît-il ?
Médicaments, perturbateurs endocriniens dans l’environnement, pesticides, polluants, composés organiques volatiles… Il existe de nombreuses situations dans lesquelles on peut être exposé à l’effet cocktail. Ce dernier désigne les effets qui peuvent affecter la santé humaine lors d’une exposition à plusieurs substances chimiques simultanément. Et généralement, ces effets s’avèrent néfastes…
Le cas des perturbateurs endocriniens
En 2015, deux équipes montpelliéraines* ont démontré que certains perturbateurs endocriniens, même à faible dose, voient leurs effets nocifs s’amplifier lorsqu’ils sont combinés. Et « certaines associations pourraient produire des effets délétères inattendus », précise l’Inserm. C’est leur action commune qui produit des conséquences nocives, en démultipliant leurs effets sur les cellules humaines.
Plus précisément, les scientifiques ont mis au jour que deux perturbateurs endocriniens, « le 17α-éthinylestradiol (qui entre dans la composition de certaines pilules contraceptives) et le TNC (un pesticide organochloré interdit mais persistant dans les sols), pouvaient se fixer simultanément sur un même récepteur présent dans le noyau des cellules, appelé PXR. Ce récepteur contrôle l’expression de différents gènes impliqués dans la régulation de diverses fonctions physiologiques ». Par conséquent, « la fonction de PXR est modifiée à des doses largement plus faibles avec cette combinaison de substances qu’avec les substances individuelles, avec un effet potentiellement toxique », explique l’Inserm.
Or « des centaines de perturbateurs endocriniens sont présents en permanence dans l’environnement. Ces derniers agissent donc rarement isolément sur la santé humaine », poursuit l’Inserm. Les connaissances scientifiques de ce phénomène restent encore limitées en raison du nombre élevé des substances présentes dans notre environnement.
*dirigées par les chercheurs Inserm William Bourguet et Patrick Balaguer au Centre de biologie structurale (Inserm/CNRS/Université de Montpellier) et à l’Institut de recherche en cancérologie (Inserm/Université de Montpellier)