Les Etats-Unis approuvent le premier vaccin contre le chikungunya
10 novembre 2023
L’Agence américaine du médicament vient d’autoriser la commercialisation du tout premier vaccin contre le virus du chikungunya, fabriqué par le groupe Valneva.
La Food and drug administration (FDA), agence américaine du médicament, a approuvé jeudi 9 novembre le tout premier vaccin au monde contre le chikungunya. « Ixchiq est autorisé pour les personnes de plus de 18 ans et qui présentent un risque accru d’exposition au virus », note la FDA dans un communiqué. L’Agence sanitaire américaine a eu recours à une voie d’approbation accélérée pour ce vaccin.
« L’infection par le virus chikungunya peut entraîner une maladie grave et des problèmes de santé prolongés, en particulier chez les personnes âgées et les personnes souffrant de problèmes de santé sous-jacents », note le Pr. Peter Marks, directeur du Centre d’évaluation et de recherche sur les produits biologiques de la FDA. Et d’ajouter : « l’approbation d’aujourd’hui répond à un besoin médical non satisfait et constitue une avancée importante dans la prévention d’une maladie potentiellement très affaiblissante avec des options de traitement limitées ».
Un vaccin vivant atténué
Fabriqué par le laboratoire Valneva, Ixchiq est un vaccin vivant atténué à injection unique. Les personnes vaccinées peuvent ainsi ressentir les mêmes symptômes que les personnes infectées. Des effets indésirables graves ont été signalés chez 1,67 % des 3 500 personnes qui ont participé aux effets cliniques. « La FDA exige que la société mène une étude post-commercialisation pour évaluer le risque sérieux d’effets indésirables graves de type chikungunya suite à l’administration d’Ixchiq », est-il précisé dans le communiqué de presse.
Quant à l’efficacité du vaccin, 96,3 % des personnes qui avaient participé aux essais de phase 3 présentaient les anticorps nécessaires contre le virus 6 mois après la vaccination, note Valneva.
Une demande d’autorisation a également été déposée auprès de l’Agence européenne du médicament (EMA) et au Canada.
5 millions de cas au 15 ans
Transmis par le moustique tigre, le chikungunya provoque une fièvre et des douleurs articulaires sévères. « Les autres symptômes possibles comprennent une tuméfaction des articulations, des douleurs musculaires, des céphalées, des nausées, de la fatigue et des éruptions cutanées », ajoute l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Un syndrome post-infectieux est aussi observé et pourrait concerner 10 % des patients 3 à 5 ans après la contamination. « L’atteinte articulaire peut durer sur un mode subaigu ou chronique pendant plusieurs mois voire plusieurs années, et ceci d’autant plus fréquemment que l’âge du malade est avancé », précise l’Institut Pasteur.
Identifiés pour la première fois en Tanzanie en 1952, les risques d’infections les plus élevés se situent en Afrique tropicale et subtropicale, dans le sud-est de l’Asie et dans plusieurs pays américains. Le chikungunya a été identifié dans 110 pays, note l’OMS, notamment en Europe où la première flambée a lieu en 2007 dans le nord-est de l’Italie. En France, les deux premiers cas autochtones ont été détectés en 2010 dans le Var. En octobre 2014, 12 autres cas autochtones ont été observés à Montpellier. En 2017, ce sont 17 autres cas de chikungunya qui ont été recensés dans la région PACA.
Dans le monde, ces 15 dernières années, selon la FDA, au moins 5 millions de contaminations ont été recensées.
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Source : FDA, 9 novembre 2023 – Valvena, 9 novembre 2023 – OMS – Institut Pasteur
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Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet