











Accueil » Médecine » Addictions » Alcool: Les Français ont toujours un verre d’avance
En 1970, la France se distinguait par sa consommation record d’alcool. En 2009, elle est toujours supérieure à la moyenne de l’Union Européenne. C’est l’un des nombreux enseignements de la dernière livraison du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). Un numéro entièrement consacré à l’alcool, toujours considéré comme « un facteur de risque majeur pour la santé dans l’Hexagone ».
Au niveau mondial, l’alcool est considéré comme le troisième facteur de risque de morbidité, après l’hypertension artérielle et le tabac. En Europe occidentale, il est le quatrième facteur de risque, après le surpoids. En France, l’alcool est responsable d’environ 49 000 décès par an et demeure la seconde cause de mortalité évitable, après le tabac.
Une nocivité tout au long de la vie
Ce que les consommateurs oublient bien souvent, c’est que l’alcool corrompt notre « capital santé » et ce tout au long de la vie… pas seulement à l’âge adulte. Ainsi, la consommation pendant la grossesse expose le fœtus à des risques d’altération de son développement cérébral. Elle est aussi associée à des déficiences intellectuelles ultérieures chez les enfants.
Le cerveau des adolescents est également vulnérable à l’alcool. Dans le cadre professionnel, l’abus d’alcool accroît les risques d’absentéisme ou encore de comportements inadaptés. Par ailleurs, l’alcool n’est pas nocif que pour le buveur (accidents, criminalité…)
Prévention : la France en pointe ?
En matière de lutte, la France apparaît comme précurseur, notamment pour ce qui est des restrictions de publicité. « Ces politiques se traduisent non seulement par une baisse de la consommation, mais aussi par une nette diminution des effets néfastes qui lui sont liés » explique Lars Møller du Bureau régional de l’OMS pour l’Europe. « La mortalité due aux maladies chroniques du foie représente aujourd’hui moins du tiers de ce qu’elle était dans les années 1970. Les accidents de la route ont eux aussi significativement diminué. Un exemple suivi depuis par de nombreux pays de l’Union européenne. »
Pour autant, Lars Møller déplore un manque d’efforts concernant le marketing des boissons alcoolisées et la politique des prix. « Parmi les dix mesures les plus efficientes pour réduire le fardeau des maladies non transmissibles trois concernent l’alcool : restreindre l’accès à la vente de détail des boissons alcoolisées ; renforcer les interdictions de publicité ; augmenter les taxes sur l’alcool » développe-t-il. « Ces mesures sont reconnues comme extrêmement efficaces et mériteraient d’être prises dans tous les pays européens puisque, en théorie, les conséquences néfastes de l’abus d’alcool sur la santé sont toutes évitables. »
Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
Source : Bulletin épidémiologique hebdomadaire, n°16-17-18, 7 mai 2013
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