











Accueil » Santé Publique » Environnement » Les médicaments polluent nos rivières
© Lightspring/shutterstock.com
Les processus de fabrication des médicaments, et le tri des déchets, ne sont pas sans conséquence sur l’environnement. Les rivières constituent des sites naturels exposés aux résidus médicamenteux. Mais à quel point ? Pour le savoir, des chercheurs britanniques de l’Université de York* ont analysé en 2018 la qualité de l’eau à travers 258 rivières dans 104 pays sur les cinq continents.
Ce travail importe alors que l’impact des composés de médicaments sur les organismes vivants (poissons, crustacés, microorganismes, flore…) reste « imprévisible » et peut « perturber leur biologie et cycle de vie », souligne l’Institut national de la recherche agronomique (INRAE) qui a participé à l’étude. Et ce phénomène à l’échelle globale reste encore peu connu. A ce jour, les seules études probantes à ce sujet concernent « l’Amérique du Nord, l’Europe occidentale ou la Chine ».
Dans ce présent travail, un panel représentatif des rivières a été sélectionné avec de grands fleuves comme « l’Amazone, le Mississipi, ou le Mékong » ou sur des sites de prélèvement « dans des régions où les médicaments modernes ne sont pas utilisés (comme un village Yanomami au Venezuela) et dans les villes parmi les plus peuplées de la planète comme New-York ou Delhi ».
Au total, 61 substances médicamenteuses retrouvées dans des « antibiotiques, analgésiques, anti-inflammatoires, antihistaminiques, antidiabétiques, antidépresseurs et stimulants (comme la caféine) » ont fait l’objet d’observation.
Résultats, sur les 1 052 échantillons prélevés, « toutes les rivières étudiées sont contaminées par des résidus médicamenteux ». Autre point, « un quart des sites échantillonnés présentent des niveaux de pollution potentiellement dangereux pour la biodiversité aquatique ».
Les régions du monde les plus polluées ? « Les pays en développement où sont situées les usines de production et où le traitement des eaux usées et des déchets est peu développé. » Ainsi, « l’Amérique du Sud, l’Afrique Subsaharienne et certaines parties de l’Asie du Sud » sont les plus concernées par cette pollution médicamenteuse.
*en partenariat avec 86 instituts de recherche dont l’Institut national de la recherche agronomique (INRAE) en France
Source : Institut national de la recherche agronomique (INRAE), le 15 février 2022 - Pharmaceutical pollution of the world’s rivers. Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), John L. Wilkinson et al, le 14 février 2022. https://doi.org/10.1073/pnas.2113947119
Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
Recevez chaque jour par e-mail les dernières actualités santé.