Les radiologues face à la pénurie d’IRM

03 juillet 2014

En incitant à renflouer le parc hospitalier en Imageries par résonance magnétique (IRM), la Société française de Radiologie (SFR) s’aligne sur les recommandations du 3e Plan Cancer. Par là même, la SFR s’oppose à l’Assurance-maladie. Cette dernière craignant le risque de sur-examen si un plus grand nombre d’IRM venait à être disponible.

Les IRM sont indispensables au diagnostic, à la surveillance et au traitement des patients souffrant d’un cancer. En réponse à la pénurie dénoncée dans le rapport du Pr Vernant, 38 appareils supplémentaires ont donc été mis en place dans les hôpitaux sur l’année 2013. « Soit un taux d’augmentation de 5,9%, un des plus faibles de ces 10 dernières années », pointe la SFR.

Dans un récent communiqué, cette dernière va jusqu’à dénoncer la position de l’Assurance-maladie. Laquelle estime « qu’une croissance trop rapide du parc d’IRM risque d’encourager la multiplication des examens (…) y compris pour les indications discutables ». Mieux doter  les hôpitaux français en IRM reviendrait donc, selon l’Assurance-maladie, à recourir de manière trop systématique à l’examen. « De quelle croissance très rapide parle-t-on au regard du retard de la France par rapport aux besoins ? », s’insurgent les radiologues de la SFR.

Diagnostiquer et soigner

Comparée à ses voisins européens, la France dispose en effet d’un nombre très restreint d’IRM. « Avec 10,7 appareils par million d’habitants contre 20 en moyenne en Europe, et près de 30 en Allemagne ou au Danemark, la France se situe toujours aux dernières places de l’Europe de l’Ouest ». A tel point qu’aujourd’hui, le délai d’attente pour les patients est de 30 jours au minimum pour obtenir une IRM dans une situation d’urgence oncologique, « avec des pointes pouvant atteindre 50 jours dans certaines régions», rappelle la SFR.

Or « contrairement aux déclarations de l’Assurance-maladie, l’IRM n’est pas toujours un acte de seconde intention. Elle est devenue indispensable [chez les malades du cancer] pour le diagnostic, le suivi et l’adaptation du traitement ».  Or « en plus de réduire les taux de mortalité et d’invalidité, l’imagerie médicale permettrait de faire des économies, en évitant les examens inutiles, souvent lourds et coûteux », conclut la SFR.

  • Source : Société Française de Radiologie, le 30 juin 2014.

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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