L’esprit d’équipe : la cohésion avant tout
19 juin 2024
Foot, basket, rugby, mais aussi tennis en double ou encore relais 4 fois 100 mètres… A partir du moment où un sport se pratique à plusieurs, l’esprit d’équipe est nécessaire. De quoi s’agit-il ? Comment peut-on le cultiver ?
Quel est le point commun entre les Bleus qui ont gagné la Coupe du monde en 2018 et une équipe amatrice de rugby victorieuse d’un tournoi local ? Pour réussir dans les sports collectifs, il faut un bon esprit d’équipe ! Il s’agit d’« avoir l’impression qu’on ne fait qu’un dans le groupe. L’équipe est plus importante que l’individu. Chacun est censé tout faire pour que son groupe fonctionne bien », décrit Philippe Godin, psychologue du sport à l’Université Catholique de Louvain (Belgique). Ce qui fait que les équipiers ont à la fois « une sensation et des comportements de cohésion. »
Facile à dire, pas si simple à mettre en œuvre au quotidien. Selon Philippe Godin « cela ne se décrète pas d’un coup de baguette magique ». L’esprit d’équipe se travaille. « Il faut réunir les personnes préalablement, si possible plusieurs fois, et proposer diverses activités qui vont activer les compétences altruistes », décrit-il.
Faire accepter le leader
Il est également nécessaire de mettre en place une répartition des rôles avec une forme de hiérarchie dans le groupe et, si nécessaire, des sous-groupes. Pour cela, « un responsable doit être désigné et avoir bien à l’esprit les objectifs du groupe », poursuit-il. Dans une équipe de football, « des sous-objectifs doivent être déterminés pour les attaquants et les défenseurs, par exemple. » Pour qu’une cohésion s’installe, « il faut que chaque leader soit accepté par les autres membres du groupe ».
Pour favoriser l’acceptation du leader par les autres membres du groupe et entretenir l’esprit d’équipe, « chacun doit se sentir respecté, valorisé, à sa place dans son rôle spécifique », insiste le psychologue du sport. C’est en valorisant ainsi l’égo de chacun, tout en cultivant l’humilité, que l’esprit d’équipe se construit.
Décourager ceux qui jouent “solo”
Une des menaces pour l’esprit d’équipe ? L’orgueil de certains membres de l’équipe. C’est alors au coach d’intervenir pour faire redescendre l’individu de son piédestal et lui rappeler que, quel que soit son talent, il demeure au service du groupe.
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Source : Interview de Philippe Godin, psychologue du sport à l’Université Catholique de Louvain.
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Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet