Levothyrox : enfin des alternatives ?
27 septembre 2017
GERARD BOTTINO/shutterstock.com
Voilà plusieurs mois que de nombreux patients demandent le retour de l’ancienne formule du Levothyrox. L’ANSM vient enfin de préciser les modalités de cette réhabilitation provisoire. Elle a également détaillé la diversification de l’offre de traitements, réclamée par les patients souffrant de troubles de la thyroïde.
« Afin de proposer un choix de traitement aux patients souffrant de troubles de la thyroïde et d’apporter des solutions à certains patients qui continuent à rencontrer des effets indésirables avec le Levothyrox, l’ANSM met à disposition d’autres médicaments à base d’hormones thyroïdiennes, actuellement commercialisés en Europe », indique l’agence.
Dans le détail, les professionnels de santé et les patients disposeront de quatre médicaments dès la mi-octobre. Il s’agira :
- De la nouvelle formule du Levothyrox sous forme de comprimé ;
- De la L-Thyroxine Serb solution buvable en gouttes. Le laboratoire Serb a augmenté sa production, même si celle-ci reste limitée. C’est pourquoi, « son utilisation doit être réservée prioritairement aux enfants de moins de 8 ans, aux personnes qui présentent des troubles de la déglutition et aux patients ayant déjà eu une prescription de cette spécialité avant le 31 août 2017 », note l’ANSM ;
- Du L-Thyroxin Henning comprimé sécable du laboratoire Sanofi. Ce médicament princeps est commercialisé depuis de nombreuses années en Allemagne. Les boîtes seront importées. Les notices traduites en français seront remises aux patients par les pharmaciens. Par la suite, une demande d’autorisation de mise sur le marché du laboratoire permettra une commercialisation durable en France ;
- et, d’Euthyrox, comprimé sécable du laboratoire Merck, qui sera temporairement disponible dès le 2 octobre à hauteur de 90 000 traitements sous forme de conditionnement trimestriel. Le médicament sera également accompagné d’une notice traduite en français remise par le pharmacien. Il devra être prescrit exclusivement en dernier recours aux patients, en nombre limité, qui rencontrent des effets indésirables durables avec les autres spécialités.
Qui pourra changer de traitement ?
« Les patients qui ne rencontrent pas de problème avec la nouvelle formule du Levothyrox, ou qui sont stabilisés avec celle-ci, ne doivent pas changer de traitement », précise l’ANSM. « Dans tous les cas les patients ne doivent jamais arrêter ou modifier leur traitement sans avis médical. »
L’Association Vivre sans thyroïde, bien que « satisfaite qu’une solution, même temporaire, soit apportée aux patients en difficulté, espère que l’offre ne se limitera pas aux spécialités mentionnées ». Elle participera à la réalisation de « documents d’information, pour les professionnels et pour les patients, qui seront rédigés dans les jours qui viennent ». Avec pour objectif de « contribuer à ce qu’ils soient aussi clairs et précis que nécessaire, et permettent un bon accompagnement des patients et des personnels de santé dans la gestion de cette phase de transition ». Enfin elle attend maintenant la création d’« un comité de suivi pluridisciplinaire, aux réunions régulières, où toutes ces interrogations pourront être abordées ».
Enquête sur les effets indésirables
Dernier point, et non des moindres, abordés par l’ANSM dans sa communication, les déclarations d’effets indésirables, à l’origine même de cette affaire du Levothyrox. L’agence indique avoir « réalisé des contrôles du médicament courant septembre. Les résultats ont confirmé sa bonne qualité ».
Une enquête de pharmacovigilance a par ailleurs « été initiée dès la mise sur le marché de la nouvelle formule au mois de mars 2017 », poursuit-elle. « Cette enquête, qui vise à analyser les signalements d’effets indésirables rapportés, se poursuit. Ses résultats sont attendus courant octobre. »
A noter : Pour plus d’informations, un numéro vert d’information 0 800 97 16 53 est accessible depuis le 23 août 2017 du lundi au vendredi de 9 heures à 19 heures.
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Source : ANSM, 27 septembre 2017 – Association Vivre sans thyroïde, 25 septembre 2017 - Association Vivre sans thyroïde, 27 septembre 2017
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet