L’herpès in utero nuit au cerveau

04 novembre 2020

L’herpès peut altérer le développement du cerveau du fœtus, avec des séquelles rapportées sur le long terme. Les adultes concernés seraient surexposés à des troubles neurodéveloppementaux.

A l’origine de l’herpès labial, le virus herpès simplex HSV-1 augmente le risque de dysfonction cognitive, de troubles de l’apprentissage et de démence. Dans une étude récente, des chercheurs considéraient d’ailleurs l’herpès comme un facteur de risque de la maladie d’Alzheimer. « De nombreuses études récentes rapportent des liens entre l’infection et plusieurs maladies mentales, dont la schizophrénie et les troubles bipolaires », détaille à ce sujet la Fondation Fondamental.

Mais quel est l’impact de ce virus sur le développement neurologique de l’adulte exposé à ce virus pendant qu’il était dans le ventre de sa mère ? Pour répondre à cette question, des chercheurs de l’Université de Wuhan (Chine) ont généré 3 modèles cellulaires génétiquement programmés, synthétisant le virus herpès simplex HSV-1. « Une prouesse technologique alors que jusqu’ici, les recherches sur ce sujet restaient bloquées car il était très compliqué de trouver des tissus humains cérébraux sur lesquels travailler. L’accès à des modèles animaux demeurait aussi limité », décrivent les Prs Pu Chen et Ying Wu, principaux auteurs de ce travail.

Résultat, « l’exposition fœtale au virus herpès simplex HSV-1 induit bien des troubles neurodéveloppementaux et des fragilités neurologiques chez l’adulte (altération de la production de nouveaux neurones par exemple, ndlr)», attestent les scientifiques. « Cette découverte devrait permettre de mettre au point de nouvelles thérapies en ciblant les réservoirs viraux associés aux troubles neurodéveloppementaux. »

  • Source : PLOS Pathogens, le 22 octobre 2020

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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