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Quelque 700 000 personnes vivent avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA) en France. Chaque année près de 8 000 enfants naissent avec un TSA mais le diagnostic n’est posé qu’entre 4 et 6 ans en moyenne, un retard qui nuit à la prise en charge.
Le projet Pelargos, porté par B&A Biomedical, pourrait faire la différence. « Grâce à l’intelligence artificielle, et l’analyse des données issues du suivi de routine en maternité et des premiers jours de vie, il devient possible d’identifier dès la naissance les nouveau-nés présentant un risque de développer un TSA », explique la startup.
En 2021, une étude publiée dans la revue Scientific Reports, menée en collaboration avec le CHU de Limoges a montré qu’il était possible de détecter près de 50 % des enfants à risque avec 4 % de faux positifs. Pour y parvenir, les chercheurs ont comparé les mesures échographiques et données biologiques, collectées lors de la grossesse et de l’accouchement, de nourrissons diagnostiqués ultérieurement avec un TSA aux données d’un de nourrissons sans diagnostic de TSA ultérieur.
En analysant ces données, l’IA a pu identifier des biomarqueurs de TSA : le sexe, les antécédents familiaux maternels de maladies auto-immunes, la vaccination maternelle contre le cytomégalovirus (CMV), le taux d’IgG anti-CMV, le moment de la rotation de la tête fœtale, la longueur du fémur au troisième trimestre, le nombre de globules blancs au troisième trimestre, le rythme cardiaque fœtal pendant le travail, l’alimentation du nouveau-né et la différence de température entre la naissance et le lendemain. Il a également été observé que 38 % des bébés à risque de TSA présentaient un périmètre crânien fœtal significativement plus important que celui des bébés du même âge, selon la mesure de la clarté nucale.
Il s’agit désormais de valider le modèle à grande échelle ; cinq CHU rejoignent le projet (le CHU Grenoble-Alpes, le Centre Hospitalier Eure Seine, L’Hôpital La Musse, le Nouvel Hôpital de Navarre, ainsi que le CHU de Rouen-Normandie). Objectif ? Collecter les données de 2 000 enfants (1 000 TSA et 1 000 neurotypiques) pour affiner l’algorithme et atteindre un taux de détection de 60 à 70 %.
Alors que les enfants sont diagnostiqués entre 4 et 6 ans, « un diagnostic dès 18 mois permettrait une prise en charge plus précoce qui pourra l’aider dans son développement », souligne la HAS. Le projet Pelargos pourrait dépister les enfants encore plus précocement. Cela pourrait permettre :

Source : B&A Biomedical, HAS

Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet