L’infertilité masculine gagne du terrain

17 novembre 2022

L’infertilité masculine ne cesse de progresser dans le monde. Sur le banc des accusés : l’environnement (pollution, médicaments…) et l’hygiène de vie (tabagisme, alcool, stress, sédentarité…). Précisions.

La concentration des spermatozoïdes dans le sperme ne cesse de diminuer. Un point étudié depuis une vingtaine d’années et mis en avant dans une méta-analyse publiée le 15 novembre par les équipes des Prs Hagai Levine (Université hébraïque de Jérusalem) et Shanna Swan (faculté de médecine Mount-Sinaï à New York).

Pour rendre compte de ce phénomène, les scientifiques ont épluché plus d’une centaine d’études publiées sur le sujet à travers 50 pays, de 1973 à 2018. Jamais un travail de si grande ampleur n’avait été mené à ce sujet.

Une concentration divisée par 2

Dans le détail, sur ces 46 dernières années, la concentration de spermatozoïdes est passée de 101 millions par millilitre à 49 millions/ml. Les résultats obtenus par ces mêmes chercheurs entre 1973 et 2011 ne concernaient eux qu’une partie du globe. Ainsi, seuls les travaux concernant l’Europe, l’Amérique du Nord, la Nouvelle-Zélande et l’Australie s’avéraient pertinents à cette date. Aujourd’hui cette augmentation de l’infertilité touche l’Afrique et l’Amérique du Sud.

Autre point l’accélération de cette baisse de la fertilité dans le temps : la diminution de spermatozoïdes était en effet de 1,16% après 1973, de 1,3% après 1985, de 1,9% après 1995 et 2,64% après 2000.

Pollution, sédentarité, alcool….

La méta-analyse avance les principales causes de cette baisse de la fertilité masculine : « l’impact du mode de vie, le tabagisme l’obésité, le stress, le binge-drinking. Et les produits chimiques en particulier les perturbateurs endocriniens tels que les phtalates et le bisphénol A, les métaux lourds et le plomb », étayent les scientifiques. Sans compter les facteurs de risque portant le double fardeau environnement – hygiène de vie tels que l’alimentation industrielle comprenant des additifs et perturbateurs endocriniens et augmentant le risque de prendre du poids et/ou de dégrader la qualité des spermatozoïdes.

  • Source : Human Reproduction Update, le 15 novembre 2022

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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