Lissage brésilien : l’Anses alerte sur le risque d’insuffisance rénale aiguë

16 octobre 2024

L’Agence nationale de sécurité sanitaire rapporte quatre cas d’insuffisance rénale aiguë après une exposition à l’acide glyoxylique contenu dans des produits utilisés pour les lissages brésiliens. Celui-ci passerait par la peau et se transformerait en cristaux au niveau des reins.

Le lissage brésilien responsable d’insuffisance rénale aiguë ? C’est l’alerte lancée ce mercredi 16 octobre par l’Anses, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) et de la Direction générale de la Santé (DGS). Depuis le début de l’année, l’Anses a reçu quatre signalements d’insuffisance rénale aiguë à la suite de l’application de produits utilisés pour réaliser un lissage brésilien, méthode permettant de conserver les cheveux lisses durant plusieurs mois.

Une expertise engagée par l’Anses

Le point commun aux quatre cas rapportés par l’Anses ? La présence d’acide glyoxylique dans les produits capillaires utilisés. Cette substance est retrouvée dans certains produits de cosmétique pour ses qualités d’agent lissant.

Dès le premier cas d’insuffisance rénale aiguë, l’Anses s’était saisie du dossier afin de documenter une possible toxicité rénale de l’acide glyoxylique en application capillaire. Objectif : réglementer à l’échelle européenne l’usage de ce produit qui n’est soumis à aucune restriction dans les produits cosmétiques. D’ici là, l’autorité de pharmacovigilance, la DGCCRF et la DGS appellent les professionnels de la coiffure ou vendeurs de cosmétiques capillaires et les particuliers à la plus grande vigilance quant aux produits contenant de l’acide glyoxylique et déconseillent leur utilisation.

Des cristaux d’acide oxalique dans les tubes rénaux

L’insuffisance rénale aiguë (IRA) correspond à un dysfonctionnement transitoire et réversible des reins, c’est-à-dire une diminution rapide du débit de filtration par les reins. Elle est provoquée par une hémorragie, une infection générale, une intoxication ou l’obstruction des voies urinaires. Une dialyse permet de compenser ce dysfonctionnement le temps que les reins recouvrent leurs fonctions. Dans le cas d’une IRA liée à une exposition à l’acide glyoxylique dans les heures qui précèdent, elle se manifeste par des douleurs abdominales ou lombaires, des nausées et/ou des vomissements.

Dans le cas présent, la présence de cristaux serait à l’origine des cas d’IRA décrits. Concrètement, celle-ci est « liée à la formation de cristaux d’acide oxalique au niveau des tubules rénaux, cristaux induits par l’acide absorbé par le cuir chevelu et la peau lors du lissage », expliquait l’Académie de médecine dans une alerte qu’elle avait elle-même formulée en juin 2024.  Et s’appuyant sur une précédente étude, « ce lien de causalité était confirmé par l’application sur la peau de souris d’un produit de lissage contenant 10 % d’acide glyoxylique, induisant en 24h des cristaux d’oxalate de calcium dans les urines ».

En cas d’apparition des symptômes, il faut consulter rapidement un médecin ou appeler un centre anti-poison. L’Anses demande aux professionnels de santé d’effectuer une déclaration afin d’alimenter les travaux de cosmétovigilance en cours.

Les centres antipoison près de chez vous :

  • Angers – 02 41 48 21 21
  • Bordeaux – 05 56 96 40 80
  • Lille – 08 00 59 59 59
  • Lyon – 04 72 11 69 11
  • Marseille – 04 91 75 25 25
  • Nancy – 03 83 22 50 50
  • Paris – 01 40 05 48 48
  • Toulouse – 05 61 77 74 47
  • Source : Anses, Afu, Inserm, Académie de médecine

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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