L’IVG, c’est aussi 47 000 morts par an !
28 mars 2014
L’Afrique détient le triste record de 220 décès pour 100 000 avortements réalisés dans de mauvaises conditions. ©Jaspreet Kindra/IRIN
Environnement non médicalisé, personnel non qualifié, conditions insalubres… Chaque année, dans le monde, 22 millions d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) seraient pratiquées dans de mauvaises conditions. Les conséquences sont dramatiques : 47 000 femmes en meurent. Et près de 5 millions sont victimes de complications….
« Les avortements pratiqués dans de mauvaises conditions médicales et d’hygiène sont responsables de 13% de la mortalité maternelle dans le monde », indique l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Les conséquences de ce type de pratique sont encore plus souvent fatales en Afrique, où sont pratiqués 29% des avortements non-médicalisés. Soit environ 6,4 millions par an ! Ainsi, « on estime que 520 femmes décèdent des suites de leur IVG chaque fois que 100 000 avortements sont pratiqués en Afrique subsaharienne », indique l’OMS. Tandis que dans les pays développés, cette proportion est de 30 décès pour 100 000 avortements mal pratiqués.
L’OMS explique cette différence par l’absence dans les pays africains, de soins disponibles en urgence en cas de complications (avortement incomplet, hémorragie, infection, perforation utérine, blessure génitale ou des organes internes…) A l’échelle mondiale, « plus de 3 millions de femmes ne reçoivent pas les soins nécessaires en cas de complications »…
Une prévention efficace
Malgré ces constats, l’OMS estime que les conséquences dramatiques de ces avortements pourraient être « facilement évitées ». L’information et l’accès à la contraception permettent de prévenir, en amont, le risque de grossesse non-désirée. Sans compter que « la possibilité de bénéficier d’une IVG dans de bonnes conditions médicales permettrait de réduire la mortalité maternelle de manière drastique »…
Enfin, « les Nations unies exhortent tous les Etats à fournir des soins immédiats et sans condition à quiconque les demande », souligne l’organisation. Ceci concerne bien sûr les femmes qui ont subi un avortement dans de mauvaises conditions. En effet, dans de nombreux pays, « les lois interdisant l’avortement, son coût trop important et/ou le fait que cette pratique soit stigmatisée et que les professionnels de santé se montrent réticents à prodiguer les soins nécessaires » mettent en danger la vie des millions de femmes.