L’orgasme stimule-t-il le système immunitaire ?
12 novembre 2021
Les jours raccourcissent, le froid s’installe, les virus sont de retour… Pas de doute, c’est l’automne. De quoi donner envie de plonger sous la couette, seul(e) ou accompagné(e). Et c’est potentiellement bon pour la santé !
Une sexualité épanouie, ce n’est pas seulement bon pour le moral, le cœur ou contre la douleur. Ce serait aussi un moyen plutôt agréable d’activer ses défenses immunitaires. Et peu importe la manière dont on atteint l’orgasme : cela se vérifierait aussi bien après la masturbation qu’une relation sexuelle.
C’est ce qu’ont montré des chercheurs allemands en 2004, dans une étude portant sur un petit échantillon exclusivement masculin. Les scientifiques ont demandé à 11 jeunes hommes en bonne santé de se masturber jusqu’à l’orgasme, afin d’en mesurer les effets sur la circulation des lymphocytes et la production de cytokines, des cellules et protéines impliquées dans la réponse immunitaire. L’expérience a montré que l’excitation sexuelle et l’orgasme avaient bien activé les composants du système immunitaire inné chez ces hommes.
Cocktail d’hormones
Une autre étude menée par des chercheurs américains s’est-elle intéressée aux niveaux d’anticorps IgA retrouvés dans la salive de 112 étudiants. Ces derniers ont été classés en quatre groupes, en fonction de la fréquence de leur activité sexuelle : aucune, peu fréquente (moins d’une fois par semaine), fréquente (une à deux fois) et très fréquente (trois fois ou plus). Chez les étudiants dont l’activité sexuelle était « fréquente », les taux d’IgA étaient significativement plus élevés.
Sur la seule base de ces études anciennes et aux faibles échantillons, peut-on conclure formellement aux effets bénéfiques de l’orgasme sur les défenses immunitaires ? Oui, si l’on tient également compte du fait que l’orgasme déclenche la libération d’un cocktail d’hormones (dopamine, endorphines, sérotonine, ocytocine…), et qu’une partie de ces dernières contribuent à lutter contre le stress. Qui, et c’est bien établi, réduit l’efficacité du système de défense immunitaire. Enfin, le sexe améliorerait la qualité du sommeil. Or, une mauvaise qualité de sommeil augmenterait la vulnérabilité aux infections. A contrario, bien dormir aiderait le système immunitaire à fonctionner et à se reconstituer.
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Source : Neuroimmunomodulation, Sage Journals, Inserm, consultés le 8 novembre 2021
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet