Maladie coronarienne : l’arrêt total du tabac largement plus bénéfique que la diminution

05 septembre 2024

Les personnes atteintes de maladie coronarienne qui arrêtent de fumer réduisent leur risque d’événements cardiovasculaires majeurs de près de 50 %. En revanche, celles qui se contentent de réduire leur consommation de tabac n’obtiennent qu’un impact minime.

Une étude réalisée dans le cadre du vaste registre international de patients atteints de maladie coronarienne CLARIFY*, et qui vient d’être présentée au congrès européen de cardiologie (Londres), révèle que les fumeurs qui arrêtent la cigarette après le diagnostic de maladie coronarienne (une fois celle-ci stabilisée) ont considérablement amélioré leurs résultats cardiovasculaires, quel que soit le moment où ils ont arrêté.  

La réduction obtenue est de – 44 % du risque d’événements cardiovasculaires majeurs, y compris le décès ou l’infarctus du myocarde, sur une période de suivi de cinq ans.  

Pour précision, la maladie coronarienne affecte les artères coronaires, responsables de l’irrigation sanguine du cœur. Elle est principalement provoquée par l’athérosclérose, qui correspond à une accumulation de plaques constituée en partie de graisse à l’intérieur des parois artérielles. Ce processus rétrécit progressivement le diamètre des artères, ralentissant ainsi le flux sanguin. 

En revanche, dans l’étude, chez les fumeurs qui ont seulement réduit leur consommation, le risque d’événements cardiovasculaires majeurs n’a pas été modifié par rapport aux fumeurs qui n’ont pas changé leurs habitudes. 

Quant à la poursuite du tabagisme après le diagnostic de maladie coronarienne, il augmente sans surprise le risque d’événements cardiovasculaires majeurs, de 8 % pour chaque année supplémentaire de tabagisme actif. 

L’année suivant le diagnostic, décisive pour décider d’arrêter le tabac  

D’après les chercheurs français qui ont mené l’analyse, le meilleur moment pour arrêter le tabac est l’année qui suit le diagnostic. « La première année après le diagnostic représente la fenêtre cruciale pour arrêter », estime le Dr Jules Mesnier de l’Hôpital Bichat-Claude Bernard (Paris). 

Un autre constat de l’étude était attendu : bien que les fumeurs qui ont arrêté aient rapidement bénéficié d’une réduction du risque d’événements cardiovasculaires majeurs par rapport aux fumeurs, ils n’ont jamais atteint le niveau de risque cardiovasculaire des patients n’ayant jamais fumé, même après des années d’arrêt du tabac.  

Le Dr Mesnier ajoute : « j’aime dire à mes patients qu’il n’est jamais trop tôt ni trop tard pour arrêter de fumer, mais plus tôt ils arrêtent, mieux c’est pour réduire le risque cardiovasculaire. Dire aux fumeurs qu’ils peuvent réduire de moitié leur risque de subir un événement majeur ou de mourir, comme nous l’avons montré ici, est un message puissant. Et il ne suffit pas de réduire la consommation ! »  

Les mesures pour promouvoir l’arrêt du tabac incluent des conseils, des interventions comportementales ainsi qu’un traitement pharmacologique, voire l’utilisation – temporaire – de la cigarette électronique. 

 

Pour en savoir plus : Bien gérer les substituts nicotiniques, pour mettre toutes les chances de son côté ! 

 

*prospeCtive observationaL LongitudinAl RegIstry oF patients with stable coronary arterY disease ; 32 378 patients 

  

  • Source : Abstract “Trajectories in smoking habits and outcomes in patients with stable coronary artery disease” presented at the session ‘Epidemiology and risk factors in cardiovascular disease’, which takes place on Friday 30 August 2024 at ESC 2024, London; ESC Guidelines on cardiovascular disease prevention in clinical practice. Eur Heart J. 2021;42:3227–3337.

  • Ecrit par : Hélène Joubert ; Édité par Vincent Roche

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