Maladie d’Alzheimer : le rôle de la vitamine D se précise
21 septembre 2015
La vitamine D jouerait un rôle qui reste à préciser dans la survenue du déclin cognitif. ©Phovoir
La vitamine D n’est pas seulement bénéfique à notre capital osseux. D’après une équipe américaine, une carence accélèrerait le déclin cognitif et la survenue de la maladie d’Alzheimer chez les personnes âgées. Un constat à prendre toutefois avec des pincettes car le déficit en calciférol – de son appellation scientifique – est très fréquent.
Le Pr Joshua Miller et ses collègues de la Rutgers University (New Jersey) et du Alzheimer’s Disease Center de l’Université de Californie (Davis) ont travaillé auprès de 382 personnes âgées de 60 à plus de 90 ans. Tous ont été soumis à des tests cognitifs et à des bilans sanguins pour doser leur taux de vitamine D.
La plupart d’entre eux (61%) présentaient des carences en calciférol lors de l’inclusion. En revanche, la proportion grimpe à 70% parmi les Afro-américains contre 54% des participants d’origine caucasienne. Deux constats qui ne sont d’ailleurs pas surprenants.
Carence généralisée
Dans un rapport publié en juin 2012, l’Académie nationale de médecine rappelait que, « plus de 80% des adultes en France, présentaient une insuffisance en vitamine D ». Etant donné que près de 90% de la vitamine D est synthétisée grâce à l’action des rayons ultraviolets B, nous serions quasiment tous déficitaires sous nos latitudes. Quant aux Afro-américains, « ils sont davantage exposés à un risque de carence car leur mélanine tend à bloquer les UVB », explique Miller.
Dans sa conclusion, il prend soin de préciser : « bien sûr dans cette étude, nous avons rencontré des patients carencés en vitamine D qui ne présentaient pas de démence, ni de déclin cognitif et d’autres qui avaient un taux élevé et qui étaient malades ». Avant d’ajouter : « Mais en moyenne, celles et ceux qui étaient déficitaires déclinaient deux à trois fois plus rapidement que les autres ». En revanche, les scientifiques n’ont pas constaté de différence sur ce plan, selon l’origine ethnique.
Une supplémentation ?
Ils préconisent toutefois la réalisation d’études randomisées contre placebo afin d’évaluer la pertinence d’une supplémentation quotidienne en vitamine D, dès la soixantaine. Par ailleurs, même s’il n’existe pas de consensus sur le sujet, rappelons qu’une exposition des bras et des jambes à raison de 5 à 30 minutes deux fois par semaine entre 10h et 15h peut suffire pour obtenir des apports suffisants.
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Source : Journal of the American Medical association – Neurology, 14 septembre 2015
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Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet