Maladie d’Alzheimer : préserver l’autonomie

07 février 2013

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), plus de 35 millions de personnes dans le monde, souffrent de démence. ©Phovoir.

Avec plus de 800 000 patients  concernés en France, la maladie d’Alzheimer représente la première cause de démence liée à  l’âge. Si au fil du temps, elle provoque inéluctablement une perte d’autonomie, certaines approches  permettent aujourd’hui de retarder l’entrée dans la dépendance et d’améliorer la qualité de vie.

Pour le Dr Xavier Cnockaert, chef du Pôle de gérontologie au Centre hospitalier de Beauvais (Oise), « les médicaments ont toute leur place dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer. Ils freinent le déclin cognitif et permettent donc de maintenir l’autonomie des patients. »

Si elle reste difficile à évaluer sur le plan scientifique, l’approche non-médicamenteuse s’avère extrêmement utile pour retarder au maximum la dépendance. « La stimulation cognitive par exemple,  est de plus en plus utilisée. L’objectif est  de ralentir  le déclin du patient. Elle consiste à le maintenir  ouvert à toutes les stimulations sensorielles et intellectuelles. En fait, ce qu’il y a de plus risqué pour une personne âgée,  c’est de s’enfermer chez elle et de ne faire aucune activité. Si elle sort, si elle reste au contact de ses proches, de ses enfants et  petits-enfants, elle va préserver sa mémoire ». Et donc encore une fois, repousser la perte d’autonomie.

Quelle place pour les nouvelles technologies de l’information ?

Le meilleur exemple pour le Dr Cnockaert, c’est l’organisation d’un voyage. « Vous regardez les cartes, la devise, les différents lieux à visiter, comment vous y rendre. A ce moment-là, vous faites des connexions neuronales, vous stimulez votre cerveau. Il faut être ouvert au monde, aux autres. Jardiner, faire ses courses, voilà  autant d’activités qui stimulent la mémoire. Il est bon d’ouvrir la fenêtre de son cerveau. » Bien entendu, la pratique d’une activité physique est essentielle, tout comme une alimentation riche en polyphénols.

Enfin l’apport des nouvelles technologies devrait profondément changer la prise en charge de la maladie d’Alzheimer durant les prochaines années. C’est dans cette optique qu’a été créé, à Nice, le Centre national de Référence-Santé à domicile et autonomie. Son objectif est de  rassembler tous les acteurs – élus, scientifiques, professionnels de santé, associations de patients, professionnels de l’habitat… – afin de développer de nouveaux services de prise en charge à domicile.

Ces nouvelles technologies de l’information s’avèrent également utiles pour évaluer l’efficacité des approches non-médicamenteuses. « L’exemple le plus simple », explique le Dr Cnockaert, « c’est de pouvoir mesurer l’impact d’une activité physique programmée sur la qualité du sommeil. Et ceci grâce à des capteurs disposés sur le lit et au poignet du patient, qui permettent de savoir précisément s’il dort ou déambule dans sa chambre ».

Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot et Marc Gombeaud

  • Source : de notre envoyé spécial aux 14es Rencontres de Gérontologie pratique, Palais des Congrès, Paris (31 janvier – 1er février 2013 – Interview du Dr Xavier Cnockaert, 31 janvier 2013

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