Maladie de Lyme : un vaccin qui empêche la transmission par la tique
27 juillet 2023
Les chercheurs de l’Inrae ont mis au point un vaccin innovant contre la maladie de Lyme. Celui-ci vise directement la tique, en l’empêchant de transmettre la bactérie Borrelia, responsable de la maladie. Explications.
Pour l’heure aucun vaccin n’est disponible pour protéger l’homme contre la maladie de Lyme – ou borréliose de Lyme – transmise par la tique. Alors, les chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae) en collaboration avec l’Anses et l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort, ont pris le problème dans l’autre sens. Ils ont mis au point un vaccin qui cible directement les tiques et plus précisément son microbiote. Les résultats de leurs travaux ont été publiés lundi 24 juillet dans la revue Microbiome.
On sait que la bactérie Borrelia, responsable de la maladie de Lyme, vit dans le microbiote de la tique. L’approche innovante des chercheurs a consisté à moduler ce microbiote, via le repas de la tique. Ils ont injecté à des souris une autre bactérie, une souche inoffensive d’E. Coli. Ces souris ont alors fabriqué des anticorps, ensuite transmis aux tiques qui les avaient mordues. Ces anticorps ont permis de modifier le microbiote des tiques.
Vers une stratégie vaccinale innovante
Résultats : « l’analyse des tiques après morsure montre qu’elles portent beaucoup moins de Borrelia que celles qui ont piqué des animaux non vaccinés », note l’Inrae dans un communiqué de presse. Ainsi le vaccin empêche la prolifération de Borrelia dans le microbiote de la tique. Celle-ci n’est alors plus un vecteur de la maladie de Lyme. « Les résultats confirment que le microbiote des tiques est un élément primordial pour le développement de Borrelia dans la tique. Une donnée essentielle qui laisse envisager le développement d’une stratégie de vaccination innovante qui vise à perturber le microbiote du vecteur de l’agent de la maladie de Lyme », ajoute l’Inrae.
Lyme, dengue, zika, paludisme… le contrôle des vecteurs de ces maladies, comme la tique et le moustique, sont aujourd’hui un enjeu de santé publique mondiale. « Les vaccins anti-microbiote représentent une opportunité pour développer des vaccins innovants contre les pathogènes à transmission vectorielle », conclut l’institut de recherche.
A noter : Selon Santé publique France, 47 000 cas de maladie de Lyme auraient été diagnostiqués en France en 2021, soit une incidence de 71 cas pour 100 000 habitants. En moyenne, 810 personnes sont hospitalisées chaque année. Dans plus de la moitié des cas, ces patients présentent des manifestations neurologiques de la maladie.