Maladies auto-immunes : des origines encore mystérieuses

24 février 2025

L’Inserm évoque de façon quasi philosophique, la « rupture de la tolérance au soi » … Une maladie auto-immune se caractérise en effet par une réaction exagérée de notre système immunitaire – censé nous protéger - qui s’attaque à nos propres cellules ou tissus.

Fort de ses globules blancs, le système immunitaire constitue une forme de barrière contre les agressions extérieures (virus, bactéries), les infections et encore les cancers. A la moindre détection d’une anomalie, tout un mécanisme de défense se met en marche pour éliminer l’intrus ou le dysfonctionnement. Au cœur de cette stratégie, on retrouve notamment les lymphocytes, des globules blancs spécifiques qui ont pour particularité de distinguer le soi du non soi : c’est le cas des cytotoxiques qui vont détruire les cellules incriminées et des anticorps engagés pour combattre l’ennemi.

Diabète de type 1, polyarthrite rhumatoïde…

Dans le cadre des maladies auto-immunes, ce mécanisme de défense s’emballe et/ou se dérègle. L’organisme devient en quelque sorte trop sensible à ces agresseurs ou à certains de ses propres constituants. Il se met à réagir de façon excessive et dérégulée. C’est le cas dans le diabète de type 1 : des auto-anticorps vont cibler les cellules du pancréas qui sécrètent d’insuline. Dans la polyarthrite rhumatoïde, c’est la membrane qui entoure les articulations qui est l’objet des attaques, avec une inflammation qui se propage ensuite aux cartilages, aux os, etc…

Des raisons difficiles à cerner

Impossible pour autant de déterminer le coupable. Comme le précise l’Inserm, « dans leur grande majorité, les maladies auto-immunes sont multifactorielles : cela rend difficile – pour ne pas dire impossible – d’en déterminer l’origine exacte ». Et de citer :

  • Des facteurs génétiques, à travers notamment la présence de ce que les spécialistes appellent des « gènes de susceptibilité». Ils « ne causent pas la maladie mais en augmentent le risque », précise l’Inserm qui évoque par exemple des formes particulières des gènes HLA, associées à des affections comme la spondylarthrite ankylosante, la polyarthrite rhumatoïde ou encore la maladie cœliaque ;
  • Des facteurs endogènes (dû à une cause interne): à l’image des hormones. L’Inserm fait notamment référence chez la femme, aux œstrogènes ou à la prolactine (sécrétée pour favoriser la lactation). Elles « jouent un rôle dans les mécanismes de contrôle de l’auto-immunité ». D’autres éléments, situés au niveau de l’inflammation chronique ou du microbiote intestinal peuvent également avoir une influence sur le risque de développer une maladie auto-immune ;
  • Des facteurs exogènes et environnementaux: « L’exposition à certains composants ou pathogènes semble associée au risque de maladies auto-immunes, sans qu’un lien de causalité soit parfaitement établi », poursuit l’Inserm. Et de citer « le tabagisme actif ou ancien », semble-t-il « surreprésenté » parmi les patients souffrant d’affections comme la polyarthrite rhumatoïde ou la sclérose en plaques.
  • Source : Inserm, Maladies auto-immunes, 17 novembre 2023 - Institut Pasteur. Sites consultés le 21 février 2025

  • Ecrit par : David Picot – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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