Maladies respiratoires : le dérèglement climatique aggraverait les symptômes

14 septembre 2023

Un rapport d’experts de la Société européenne de pneumologie alerte sur les conséquences du changement climatique pour les patients atteints de maladies respiratoires, telles que l’asthme ou la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Selon l’organisation, leurs symptômes devraient s’exacerber.

Nous ne sommes pas tous égaux face au changement climatique. Ainsi, selon une étude publiée dans le European Respiratory Journal, les personnes qui souffrent de pathologies pulmonaires sont confrontées à davantage de risques pour leur santé. Vagues de chaleur, sécheresse, feux de forêt, inondations, hausse des allergènes dans l’air… les chercheurs ont étudié les effets du changement climatique et leurs répercussions sur les populations.

« Pour certains, cela sera fatal »

Ainsi, selon cette étude, les millions de personnes dans le monde souffrant d’asthme chronique, de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) verront leurs difficultés respiratoires exacerbées. Parmi ces patients, les bébés et les jeunes enfants sont encore plus exposés, alors que leurs poumons sont encore en développement. « Le changement climatique affecte la santé de chacun, mais les patients respiratoires sont sans doute parmi les plus vulnérables. Ce sont des personnes qui éprouvent déjà des difficultés respiratoires et qui sont beaucoup plus sensibles au changement climatique. Leurs symptômes vont s’aggraver, et pour certains, cela sera fatal », déclare Zorana Jovanovic Andersen, présidente du comité environnement et santé de la Société européenne de pneumologie, à Copenhague.

Les conséquences indirectes des événements climatiques majeurs ont également été pris en compte dans ce rapport. Ainsi l’humidité et la moisissure, causées par des fortes pluies et des inondations. Tout comme les tempêtes de poussière dont les feux de forêt peuvent être à l’origine.

Expliquer les risques aux patients concernés

« En tant que médecins respiratoires et infirmiers, nous devons être conscients de ces nouveaux risques et faire tout notre possible pour contribuer à soulager les souffrances des patients », estime le Pr Jovanovic Andersen. Et d’ajouter : « nous devons également expliquer les risques à nos patients afin qu’ils puissent se protéger des effets néfastes du changement climatique ».

Alors que les normes fixées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) concernant la qualité de l’air ne sont respectées ni en Europe, ni ailleurs dans le monde, la Société européenne de pneumologie, appelle le Parlement européen et les gouvernements du monde entier à réduire de toute urgence les émissions de gaz à effet de serre et à atténuer les effets du changement climatique. « De nouvelles normes ambitieuses en matière de qualité de l’air garantiraient un air plus pur et une meilleure santé pour tous les Européens, tout en contribuant à atténuer les crises liées au changement climatique. Le Parlement européen doit adopter et appliquer sans délai des limites plus sûres », réclame la Pr. Zorana Jovanovic Andersen.

A noter : l’OMS estimait à 262 millions le nombre personnes souffrant d’asthme dans le monde en 2019. Cette année-là, elle aurait entraîné la mort de 461 000 patients. Quant à la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), elle était la troisième cause de décès dans le monde en 2019, toujours selon l’OMS, avec 3,23 millions de morts.

  • Source : Climate change and respiratory health: a European Respiratory Society position statement, European respiratory journal, 3 septembre 2023

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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