Particules fines : la pollution de l’air, première menace pour la santé

29 août 2023

Les particules fines (PM2,5) est le premier risque pour la santé humaine, selon une étude publiée ce mardi par l’Institut de politique énergétique de l’université de Chicago (EPIC). Respecter les seuils fixés par l’OMS permettrait de gagner 2,3 années de vie en moyenne par habitant.

17, 8 milliards d’année de vie pourraient être épargnées si les directives de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) concernant les émissions de particules fines (PM2,5) étaient respectées – 5 microgrammes par mètre cube (5 µg/m3 ). 17,8 milliards d’année de vie soit 2,3 ans en moyenne par habitant. Ces chiffres sont avancés dans un rapport de l’Institut de politique énergétique de l’Université de Chicago (Epic), publié ce 29 août.

Ainsi, la pollution aux particules fines demeure le plus grand risque pour la santé humaine. L’impact sur la santé serait, selon l’Epic, comparable à celui du tabac mais plus de trois fois supérieur à celui de la consommation d’alcool ou d’eau insalubre.

Face à cette pollution, les inégalités sont grandes. « Les trois quarts de l’impact de la pollution atmosphérique sur l’espérance de vie dans le monde se produisent dans six pays seulement, le Bangladesh, l’Inde, le Pakistan, la Chine, le Nigéria et l’Indonésie, où les gens perdent une à plus de six années de leur vie à cause de l’air qu’ils respirent », souligne Michael Greenstone, professeur émérite d’économie à Milton Friedman et co-fondateur de l’EPIC.

Ainsi, l’Asie du Sud abrite les quatre pays les plus pollués du monde. Si rien n’est fait, au Bengladesh, en Inde, au Pakistan et au Népal, les habitants continueront de perdre en moyenne 5 années de vie.

La Chine, grande pollueuse malgré les progrès

Avec des chiffres six fois supérieurs aux recommandations de l’OMS, la Chine est responsable d’une pollution atmosphérique considérable. Toutefois, le rapport note qu’elle est parvenue à la réduire de 42,3 % en 10 ans, soit un gain de 2,2 années de vie par habitant.

En Afrique, la République démocratique du Congo, le Rwanda, le Burundi et la République du Congo figurent parmi les dix pays les plus pollués au monde. On y trouve localement des chiffres de pollution stratosphérique, parfois 12 fois supérieurs aux recommandations de l’OMS, faisant perdre plus de 5 années de vie en moyenne aux habitants, tout comme le VIH ou le paludisme, très présents dans cette région du monde.

En Europe, 98,4 % du territoire ne respecte toujours pas les directives de l’OMS. En 2022, l’UE s’est engagée à abaisser sa norme de 25 µg/m³ à 10 µg/m³ d’ici 2030, ce qui, si elle est respectée, pourrait faire gagner 80,3 millions d’années de vie au total.

Pour une meilleure information des gouvernements et des populations

Les auteurs du rapport regrettent que les pays les plus pollués du monde soient ceux qui ne disposent par de normes de qualité de l’air. Seulement 6,8 % et 3,67 % des gouvernements en Asie et en Afrique fournissent à leur population des données sur la qualité de l’air. Quant aux infrastructures, ce n’est pas non plus dans ces régions qu’elles se trouvent. Pour exemple, l’Afrique reçoit 300 000 dollars par an de dons pour lutter contre la pollution tandis que l’Europe, les Etats-Unis et le Canada reçoivent 34 millions de dollars, souligne le rapport. L’Epic plaide pour une meilleure information sur la qualité de l’air auprès des gouvernements et des citoyens.

A noter : En 2019, l’OMS estimait que 4,2 millions de décès prématurés dans le monde étaient provoqués par la pollution de l’air extérieur. Ces décès sont dus à « des cardiopathies ischémiques et à des accidents vasculaires cérébraux, 18 % à des bronchopneumopathies chroniques obstructives, 23 % à des infections aiguës des voies respiratoires inférieures, et 11 % à des cancers des voies respiratoires », précise l’organisation.

  • Source : OMS, Air quality life index par l’EPIC (29 août 2023)

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche

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