Dépistage du cancer du sein : un réflexe pour moins de la moitié des 50-74 ans

05 octobre 2023

Passer de la théorie à la pratique, voilà un proverbe qui aurait tout intérêt à s’appliquer davantage en oncologie. Et notamment en prévention du cancer du sein. En effet, si 95 % des femmes se disent en faveur du dépistage organisé, seule la moitié effectue ces mammographies de contrôle. Faisons le point à l’occasion d’Octobre Rose.

Entre 2021 et 2022, seules 47,7 % des femmes concernées par le dépistage organisé du cancer du sein prennent effectivement le temps de ces mammographie de contrôle. Pourtant, des invitations sont systématiquement envoyées tous les deux ans aux femmes âgées de 50 à 74 ans*.

Pour  sensibiliser encore davantage à  cette tumeur coûtant chaque année la vie à 12 000 Françaises, l’Institut national du Cancer (INCa) relance sa campagne ce mois-ci, à l’occasion d’Octobre Rose. Des messages diffusés sur les réseaux sociaux et médias traditionnels (un spot TV et YouTube, un film d’animation, des spots radio), des affichages dans les maisons de santé et un livret d’information en ligne sur le site de l’INCa. Une priorité de santé publique alors que cette tumeur, la plus fréquemment diagnostiquée chez les femmes, affecte 61 000 nouvelles femmes chaque année. Au total, 33 % des cancers féminins touchent le sein.

Le dépistage organisé, le plus efficace

Mais concrètement, dans quelle mesure le diagnostic précoce peut-il sauver des vies ? Pour le savoir, consultons les chiffres : « cinq ans après le diagnostic, 99 femmes sur 100 sont toujours en vie lorsque le cancer du sein est diagnostiqué à un stade précoce ; elles ne sont que 26 sur 100 lorsqu’il est détecté à un stade avancé », relaie l’INCa. Et quand la tumeur est repérée tôt, comme c’est le cas dans 6 cas sur 10, les protocoles engagés s’avèrent bien moins lourds et les séquelles physiques comme psychologiques sont moindres.

Pourquoi l’INCa mise-t-il davantage sur le dépistage organisé que sur les rendez-vous pris individuellement dans un parcours de soin classique ? Parce que la régularité des rendez-vous fixés tous les deux ans permet de ne rien laisser passer entre les mailles du filet. Parce qu’une double lecture des clichés par un radiologue agréé est obligatoire. A noter que 6 % des diagnostics de cancers du sein sont posés en seconde lecture.

Selon une étude menée en 2018 auprès de femmes âgées de 50 à 74 ans**, « les femmes dont le diagnostic a été posé dans le cadre du dépistage organisé ont eu plus souvent une chirurgie conservatrice (82 % versus 70 %) que les femmes dont le diagnostic a été posé suite à un dépistage individuel ou à un diagnostic clinique », étaye l’INCa. Preuve du caractère moins invasif des traitements, « le recours à la chimiothérapie est également moins fréquent dans le cadre du dépistage organisé (34 % versus 53 %) ».

*le dépistage organisé cible les femmes ne présentant pas de facteurs de risques autres que l’âge

**Dépistage des cancers du sein : impacts sur les trajectoires de soins, Fiche d’analyse, collection Les données, Institut national du cancer, juin 2018. L’étude a été menée chez plus de 24 000 femmes de 50 à 74 ans, sans facteur de risque autre que l’âge. 

  • Source : Institut national du Cancer (INCa), le 27 septembre 2023

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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