Médiator® : encore peu d’indemnisations de victimes
04 juin 2013
Près de 8 000 demandes d’indemnisation ont été déposées auprès du collège d’experts indépendants depuis septembre 2011. ©Phovoir
Combien de temps prendra l’étude des demandes d’indemnisations liées au Médiator® ? Au 31 mars 2013, c’est-à-dire un an et demi après la mise en place du dispositif, seulement 13% des demandes examinées par le collège indépendant d’experts avaient reçu une réponse positive. L’ONIAM publie un point d’étape sur l’avancement de l’instruction de ces dossiers.
Entre le 1er septembre 2011, jour de la mise en place du dispositif de recours à l’amiable dans l’affaire Médiator® et le 31 mars 2013, un total de 7 972 dossiers de demande d’indemnisation ont été déposés auprès du collège d’experts indépendants. Fin mars donc, celui-ci en avait examiné 1 360, soit 17%. C’est un peu mieux qu’en décembre 2012. Il s’était alors penché sur seulement 10% des dossiers reçus. « La réglementation actuelle prévoit 3 passages devant le collège pour un même dossier », rappelle l’ONIAM qui note « une augmentation régulière du nombre d’avis rendus. » De son côté, le président de l’Association d’aide à l’indemnisation des victimes de complications (AVIM), Dominique Courtois, nous a rappelé qu’« on est loin du compte en ce qui concerne les délais initialement prévus ».
Combien de victimes seront indemnisées ? Au 31 mars, « le collège avait émis 178 avis d’indemnisation à la charge des laboratoires », indique l’ONIAM. Soit 13% des avis examinés. Dans le détail, les dossiers rejetés se répartissent de la façon suivante :
- « 1 047 dossiers ont été rejetés pour pathologies non-imputables au benfluorex ; »
- « 90 ont fait l’objet d’un rejet en l’état des pièces mais seront à nouveau examinés dès qu’ils auront été complétés par les demandeurs ; »
- « 30 constats de désistement et 1 défaut de qualité d’agir ont été signalés ; »
- Enfin, « 14 dossiers ont été rejetés pour défaut de matérialité (durée d’exposition insuffisante, absence de preuve de prise de benfluorex). »
L’ONIAM profite de ce point d’étape pour rappeler les pathologies « potentiellement imputables au benfluorex. » Il s’agit de « certaines formes de fuites valvulaires et certains types d’hypertensions artérielles pulmonaires (HTAP). » Selon Dominique Courtois, « le dépôt intempestif de milliers de dossiers qui n’ont rien à voir avec le Médiator® expliquent en partie la lenteur du processus d’examen du collège ».
Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : David Picot