Médiator® : Une plus grande transparence demandée au collège d’experts

11 février 2013

Depuis sa démission en décembre 2012, le pneumologue Philippe Hervé n’a pas été remplacé au sein du collège d’experts. ©Phovoir

Plus de transparence et des informations compréhensibles de tous. C’est en effet ce que demande le conseil d’orientation de l’Office nationale d’indemnisation des accidents médicaux (ONIAM) au collège indépendant d’experts. Chargés de statuer sur les demandes d’indemnisation des victimes du Médiator®, celui-ci fait l’objet de nombreuses critiques.

La requalification du grade de gravité d’atteintes valvulaires dans certains dossiers a scandalisé plusieurs de ces associations. A l’occasion d’une réunion récente avec les représentants du collège d’experts, l’ONIAM a tenu à dire qu’ils ne remettaient pas en cause ce type de requalification. En revanche, il demande de la transparence. Comme l’explique Erik Rance, directeur de l’ONIAM, « le collège devrait exprimer de façon claire et rapide aux victimes qu’il a l’intention de modifier le grade de l’atteinte valvulaire. Ainsi, la personne pourrait repasser un nouvel examen échographique, pris en charge par l’Assurance-maladie ».

L’ONIAM souhaite en outre, qu’un suivi statistique soit réalisé sur le nombre de dossiers concernés par ce type de réévaluation. Ainsi, « nous pourrions sortir du débat entre ceux affirmant que c’est une pratique courante et le collège qui assure que c’est rare. »

Quatre experts manquent à l’appel

Le collège se voit également demander la rédaction d’une version « simplifiée et plus pédagogique » du guide d’imputabilité – fourni aux associations de victimes et à la presse jeudi 31 janvier. Enfin, « le conseil d’orientation de l’ONIAM a demandé au ministère de la Santé de pourvoir rapidement les postes vacants au sein du collège », ajoute Erik Rance. En effet, depuis la démission début décembre, du seul expert pneumologue titulaire, le Dr Philippe Hervé, « 4 postes restent vacants au sein du collège. » En outre, trois professionnels –  dont deux cardiologues – manquent à l’appel.

« Les demandes (émises par le conseil d’orientation de l’ONIAM n.d.l.r.) vont dans le bon sens », se réjouit Charles Pernin de l’Association nationale de défense des consommateurs et usagers (CLCV), qui a assisté à la réunion. « Mais elles doivent encore être validées par le Conseil d’administration de l’ONIAM avant d’être adressées au collège d’experts », nuance-t-il. Comme le collège reste libre de les prendre en compte ou non (il est totalement indépendant), les associations de victimes restent dans l’attente. « Pour ma part », conclut-il, « j’ai insisté sur la nécessité pour nous d’être informé plus régulièrement des résultats et des méthodes de travail du collège. Seul l’avenir nous permettra de dire si cela est pris en compte ou non ».

Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : David Picot

  • Source : interview d’Erik Rance, directeur de l’ONIAM, 6 février 2013 – interview de Charles Pernin, CLCV, 6 février 2013

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