Médicaments sans ordonnance : la moitié des spécialités à éviter
14 novembre 2017
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Près de la moitié des médicaments les plus vendus en pharmacie sans ordonnance présenteraient des risques pour la santé. Une information révélée par un hors-série de la revue 60 millions de consommateurs, alors que les virus de l’hiver frappent à notre porte.
Selon un hors-série de 60 millions de consommateurs, sur les 62 spécialités les plus vendues en automédication, près de la moitié (45%) est considérée comme dangereuse. « Leur rapport bénéfice/risque est défavorable en automédication. » Parmi eux, on trouve Actifed Rhume, DoliRhume ou Nurofen Rhume.
Par ailleurs, 33% des médicaments évoqués sont considérés comme « passables », c’est-à-dire que « leur efficacité est faible ou non prouvée, mais ils sont généralement bien tolérés ». Et seuls « 21% des molécules sont à privilégier pour leur rapport bénéfice/risque favorable ». Parmi eux, le Vicks Vaporub, l’Imodiumcaps, le Gaviscon menthe, le Forlax 10 G et le Maalox sans sucre.
Anti-rhume, sirops contre la toux…
Dommage collatéral de l’automédication, « les contre-indications et les effets indésirables sont souvent ignorés des Français », détaillent les auteurs. Et pourtant, dans la composition des « stars anti-rhume » par exemple, le cocktail vasoconstricteur-antihistaminique-paracétamol ou ibuprofène augmente « le risque de surdosage et d’effets indésirables gravissimes [tels que] des vertiges ou des accidents cardiovasculaires et neurologiques ». Même si indépendamment, ces 3 composants sont efficaces pour lutter respectivement contre le nez bouché, le nez qui coule et le mal de tête.
Ces anti-rhumes contiennent par ailleurs de la pseudoéphédrine, une substance au pouvoir vasoconstricteur efficace pour décongestionner les nez bouchés. Mais lorsqu’elle est administrée par voie orale, cette molécule provoque une contraction des vaisseaux de tout l’organisme. « Est-ce bien raisonnable pour un simple rhume ? Clairement, non », estime 60 millions de consommateurs.
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Autre point, des sirops indiqués contre la toux peuvent altérer les réflexes et la concentration au volant. Enfin, chez la femme enceinte, la prise d’une seule pastille vendue contre le mal de gorge, contenant un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), ou d’un cachet d’aspirine, « peut avoir des conséquences dramatiques voire mortelles » pour l’enfant à naître, en provoquant par exemple « des atteintes rénales et cardiopulmonaires irréversibles ».
Vous souhaitez déclarer un effet indésirable ?
Depuis le mois de mars 2017, vous êtes en droit de déclarer un ou des effets indésirables de médicaments sur le portail de signalement des événements sanitaires indésirables, en cliquant sur ce lien. Et avant de prendre un médicament, quel qu’il soit, « lisez toujours la notice », rappelle l’Agence nationale de Sécurité du Médicamant (ANSM).
Pour en savoir plus sur les médicaments sans ordonnance, consultez l’ouvrage très détaillé sur ce sujet, « Automédication, le guide expert », rédigé par le Pr Jean-Paul Giroud, pharmacologue et membre de l’Académie de médecine.
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Source : 60 millions de consommateurs, hors-série décembre 2017 janvier 2018
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon