Méningites à méningocoques : le nombre de cas en hausse
21 avril 2023
Les cas d’infections invasives à méningocoques, responsables de la méningite aiguë, sont en recrudescence ces derniers mois en France. A tel point que l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes a lancé une campagne de vaccination contre le méningocoque B pour les 0-2 ans et 16-24 ans.
Après deux années de pandémie, Santé publique France alerte sur une hausse des infections invasives à méningocoques (IIM), ces maladies bactériennes graves qui se manifestent le plus souvent sous forme de méningites. « Un pic d’incidence a été observé en décembre 2022 (…). Ce [dernier] était précoce en comparaison au pic saisonnier relevé lors des saisons pré-pandémiques (pic entre janvier et mars selon les saisons) », souligne l’autorité sanitaire dans un bulletin publié jeudi 20 avril.
En tout, sur ce seul mois de décembre 2022, un total de 84 cas avaient été déclarés. Depuis décembre, le nombre de contaminations reste élevé, bien supérieur aux niveaux observés sur les mois de janvier, février et mars pré-pandémiques.
Dans le détail, le sérogroupe B est majoritaire avec 53 % des cas. « Ces infections affectent particulièrement les jeunes adultes, de 15 à 24 ans, et les nourrissons », souligne Santé publique France. Les foyers d’IIM B ont été observés à Strasbourg et en Auvergne-Rhône-Alpes.
Une campagne de vaccination lancée en Auvergne-Rhône-Alpes
En Auvergne-Rhône-Alpes notamment, un nouveau variant de méningocoque B a été détecté dans le secteur de Chambéry et récemment dans l’est lyonnais. « Depuis septembre 2021, ce sont 17 cas d’IIM liés à ce nouveau variant de méningocoque B qui ont été identifiés en Auvergne Rhône Alpes. L’un des malades est décédé et plusieurs sont restés en réanimation une dizaine de jours, avec un risque de séquelles pour certains », relaie l’ARS de la région dans un communiqué du 20 avril.
Elle explique avoir lancé une campagne de vaccination contre le méningocoque B pour les 0-2 ans et 16-24 ans dans les deux zones géographiques concernées. La souche serait toujours active dans l’est lyonnais après la survenue de nouveaux cas. Dans son communiqué l’ARS recommande vivement la vaccination.
Selon Santé publique France, deux hypothèses peuvent expliquer une telle recrudescence des IIM : une immunité en baisse après les années de pandémie et le respect des gestes barrières. Autre explication possible : une hausse des infections virales comme la grippe sur cette saison 2022/2023. Pour rappel, ces virus saisonniers peuvent en effet entrainer un risque d’infection invasive bactérienne à méningocoques et streptocoques.
Pourquoi le méningocoque provoque une IIM ?
Le fait d’être porteur du méningocoque ne signifie pas que ce porteur tombera malade. « Les facteurs de survenue sont multiples : ceux liés à la bactérie (virulence de la souche) et/ou ceux liés à l’hôte (altération des défenses immunologiques, en particulier l’altération de la voie du complément, et état de la muqueuse respiratoire, en particulier après une grippe) », précise Santé publique France.
Comment se transmet un méningocoque ?
La transmission se fait par les sécrétions rhino-pharyngées lors d’un contact prolongé et rapproché avec un malade ou un porteur sain. Elle est favorisée dans les collectivités et au sein du foyer familial. L’incubation dure 2 à 10 jours, avec une moyenne 3 à 4 jours.
Quels sont les symptômes ?
Le site Ameli.fr précise que les symptômes varient en fonction de l’âge du patient. Parmi les principaux symptômes, on retrouve :
- La fièvre ;
- De violents maux de tête ;
- Des vomissements ;
- Une raideur de la nuque ;
- Une intolérance à la lumière ;
- Un teint gris ou marbré ;
- Des troubles de la conscience ;
- Des lésions localisées du système nerveux central ;
- De courbatures importantes.
Une IIM peut aussi se manifester sous forme de septicémie. « La forme la plus sévère est le purpura fulminans caractérisé par un choc septique et un purpura extensif et nécrotique », confirme Santé publique France.
Une infection invasive à méningocoque est une urgence vitale qui nécessite une prise en charge médicale rapide. Le traitement « inclut l’administration d’antibiotiques (C3G) par voie intraveineuse si possible ou intramusculaire », détaille l’autorité sanitaire.
Quelle prévention ?
En France, la vaccination contre les infections à méningocoque C est obligatoire chez les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2018. Elle est recommandée jusqu’à l’âge de 24 ans. Pour le groupe B, la vaccination est seulement recommandée. La vaccination contre les méningocoques est de manière générale recommandée chez les personnes à risque, comme les personnes immunodéprimées et les cas contact.
A noter : « douze sérogroupes sont connus, les souches A, B, C, Y et W étant responsables de la quasi-totalité des infections invasives à méningocoques », atteste Santé publique France.
-
Source : Santé publique France, Ameli.fr, ARS Auvergne Rhône Alpes
-
Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Laura Bourgault