Ménopause : des astuces pour bien vivre sa sexualité
21 février 2020
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La ménopause ne signe pas l’arrêt de votre vie sexuelle. Pour autant des petits changements temporaires peuvent vous surprendre. Quels sont-ils ? Et comment vivre cette transition le plus paisiblement possible ?
Survenant le plus souvent à partir de 50 ans, la ménopause se caractérise par la fin des cycles menstruels, liée à la chute hormonale. Mais la nature étant souvent complexe, les changements ne s’arrêtent pas là. Elles ne sont pas automatiques, mais les bouffées de chaleur et la sécheresse vaginale restent courantes. Idem concernant les épisodes de fatigue, la prise de poids, les insomnies, ou encore les troubles de la concentration, les phases de déprime… autant de symptômes liés à la baisse des sécrétions hormonales.
Et sous la couette ?
Côté libido, des dysfonctionnements sont parfois observés, dans 40% des cas précisément, rapporte le COllège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF). Encore à cause de cette chute des hormones : la testostérone – hormone du désir – disparaît des radars ! Conséquence, « à 20 ans,la femme a besoin de moins de 30 secondes pour avoir une lubrification complète, ce même résultat peut nécessiter plus de 2 minutes après la ménopause. »Mais souvenez-vous, une partie de jambes en l’air n’est pas une course contre la montre. Et la ménopause n’est qu’une phase transitoire.
Si votre désir est en berne et que vous le vivez mal, il existe des solutions. Pour faciliter les rapports, des gels et lubrifiants peuvent aussi être utilisés. Et pourquoi pas des sextoys pour érotiser un peu le quotidien ? La voie thérapeutique peut aussi être envisagée. Ainsi, « le traitement hormonal substitutif de la ménopause améliore la lubrification, la sensibilité clitoridienne, mais la fréquence des orgasmes, la montée du désir ne sont pas systématiquement améliorées car dépendantes aussi de la relation amoureuse du couple ».
Bonne nouvelle, l’épanouissement sexuel est multifactoriel. Pour agir dessus, vous avez donc plusieurs possibilités. Voici un petit guide de questions à investiguer pour faire le point : la sphère sociale (êtes-vous bien entourée ?), la confiance en soi (vous sentez-vous bien dans votre peau ?), l’engagement professionnel ou associatif (vous sentez-vous active, utile ?), la communication dans le couple (parlez-vous librement de sexualité avec votre conjoint(e)?), l’échange avec votre gynécologue ou un sexologue (osez-vous poser toutes vos questions aux spécialistes ?).
Une ménopause, des ménopauses
Comme le rappelle le CNGOF, « la qualité de vie sexuelle après la ménopause dépend pour beaucoup de ce qu’elle était avant. S’il existait par exemple des difficultés conjugales avant, l’arrivée de la ménopause peut servir de prétexte pour abandonner toute vie sexuelle. A l’opposé, même dans le cas d’une bonne entente, les modifications liées aux bouleversements hormonaux vont influer sur la sexualité ».
Quoi qu’il en soit, chaque femme a son propre regard, son vécu bien à elle sur la sexualité, sur son corps. « Certaines femmes ont l’impression de perdre en féminité et de ne plus se sentir désirables ; pour d’autres, la ménopause se présente comme une libération du risque de grossesse (abandon de la contraception) et du rituel des règles, source d’un regain de sexualité avec un corps toujours désirant et un imaginaire toujours riche. »
A noter : du fait de l’espérance de vie, 90% des Françaises vivront la ménopause (contre seulement 30% au 18èmesiècle). Chaque année, 400 000 femmes entrent dans cette étape importante de leur vie.
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Source : Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), site consulté le 18 février 2020
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Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet