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La ménopause est l’opportunité pour les médecins de repérer les maladies cardiovasculaires et d’encourager à de meilleures habitudes de vie. Des conseils souvent perçus comme trop théoriques par les principales intéressées. Pour évaluer concrètement les bénéfices que les femmes pourraient en tirer – et les inciter à modifier leur mode de vie, en particulier celles ayant connu une ménopause précoce (entre 40 et 44 ans) ou prématurée (avant l’âge de 40 ans), une équipe australienne a étudié le lien entre âge de la ménopause, risque cardiovasculaire et effets d’un mode de vie sain.
Ces femmes, chez qui la ménopause s’est installée plus tôt que l’âge habituel (51 ans en moyenne en France), sont exposées à un sur-risque d’infarctus du myocarde et d’accident vasculaire cérébral, car la chute du taux d’œstrogènes a des conséquence métaboliques et vasculaires encore plus néfastes.
L’étude « 45 and Up Study » du Sax Institute (Nouvelle-Galles du Sud, Australie) a inclus plus de 46 000 femmes âgées de 45 ans ou plus sans antécédent de pathologie cardiovasculaire entre 2005 et 2009 puis les ont interrogées à deux reprises, en 2012-2015 et 2018-2020. Le critère principal était la survenue d’un infarctus ou d’un accident vasculaire cérébral. Les calculs ont ainsi permis de comparer le risque cardiovasculaire en cas de ménopause prématurée ou précoce à celui associé à une ménopause « classique » survenant entre 50 et 52 ans, en ajustant les résultats selon les caractéristiques sociodémographiques et cliniques des femmes. L’adhésion à un mode de vie sain a été mesurée à l’aide d’un score prenant en compte cinq éléments : tabac, activité physique, sédentarité, sommeil et alimentation.
L’étude confirme ce que d’autres études avaient mis en évidence, à savoir que les femmes dont la ménopause survient plus tôt que l’âge habituel présentent un risque plus élevé de développer des maladies cardiovasculaires. Le risque de maladie cardiovasculaire était 36 % plus élevé en cas de ménopause prématurée et 15 % plus élevé en cas de survenue précoce, par rapport à une ménopause survenant entre 50 et 52 ans.
Cependant, et c’est la bonne nouvelle qui n’avait pas encore été montrée sur une si grande cohorte de femmes, ce risque peut être atténué : pour l’ensemble des femmes, une forte adhésion à un mode de vie sain réduisait de 23 % ce risque par rapport à une faible adhésion. Chez les femmes ayant une ménopause prématurée, qui sont les plus exposées, cette baisse atteignait 52 %.
De plus, l’effet du mode de vie n’étant pas modifié par l’âge de survenue de la ménopause, ce bénéfice s’applique à toutes. Les auteurs encouragent donc les femmes de tous âges à adopter un mode de vie sain combinant une alimentation équilibrée, de l’activité physique, moins de sédentarité et un bon sommeil, avec à la clé une diminution constante du risque cardiovasculaire.
Source : Pant A et al. Age of menopause, healthy lifestyle and cardiovascular disease in women: a prospective cohort study. Heart. 2025 Feb 26;111(6):262-268 ; Ménopause Une meilleure sécurité d’utilisation des traitements hormonaux Inserm (consulté le 23/04/25).
Ecrit par : Hélène Joubert – Edité par : Emmanuel Ducreuzet