MERS-CoV : le dromadaire, suspect numéro 1
29 avril 2014
Le dromadaire pourrait être le réservoir du MERS-CoV. ©Phovoir
Tandis que le nombre de cas de MERS-CoV ne cesse de croître au Moyen-Orient, le dromadaire apparaît de plus en plus comme le probable réservoir du coronavirus. Une équipe américaine vient en effet de prélever, dans le nez de l’animal, un fragment de coronavirus très similaire à celui qui affecte les humains.
Une grande similitude a été décelée entre des prélèvements effectués sur les camélidés d’Arabie Saoudite et le virus en cause dans l’épidémie actuelle. Mais surtout, ces virus animaux se sont montrés capables, en évoluant lors de leur culture in vitro, de s’adapter pour contaminer l’être humain. « Cette découverte renforce l’hypothèse selon laquelle le dromadaire serait le réservoir du MERS-CoV », souligne le Dr Thomas Briese, co-auteur de cette analyse et chercheur à la Columbia University’s Mailman School of Public Health de New York (Etats-Unis). La même équipe avait déjà montré, il y a quelques mois, que les trois quarts des dromadaires du Royaume d’Arabie Saoudite étaient porteurs de fragments du MERS-CoV.
De nombreuses questions restent toutefois sans réponse. Notamment, « le mode de transmission de l’animal à l’homme ». Les auteurs vont maintenant mener l’enquête pour déterminer si la contamination peut se dérouler par le biais du lait du camélidé ou par la consommation de sa viande. En dehors des quelques cas de transmission d’homme à homme observés, la plupart des autres restent un mystère quant à leur survenue.
De plus en plus de cas
« Certes, nous manquons de preuves concernant l’évolution du MERS-CoV vers un virus de plus en plus contagieux. Mais nous sommes inquiets au vu de la forte croissance du nombre de cas ces derniers temps », indique le Dr Ian Lipkin, co-auteur de l’étude. La majorité des nouvelles infections concerne des professionnels de santé, en Arabie Saoudite. Depuis son émergence au mois d’avril 2012, il y a deux ans, le MERS-CoV a été à l’origine de 261 cas dont 93 mortels.
Le virus du syndrome respiratoire MERS-CoV est un nouveau coronavirus de la famille proche de celui du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), à l’origine d’une épidémie en 2003. « L’infection par ce virus se manifeste le plus souvent par une fièvre et des signes respiratoires pouvant se compliquer par un syndrome de détresse respiratoire aiguë », rappelle l’Institut de Veille Sanitaire (InVS).
-
Source : OMS, avril 2014 – Columbia University’s Mailman School of Public Health, 29 avril 2014
-
Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : David Picot