MERS-CoV : un an après, pas de transmission soutenue
20 novembre 2013
©Cynthia Goldsmith/Azaibi Tamin
Entre septembre 2012 et ce 18 novembre 2013, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a rapporté 157 cas d’infections par le MERS-CoV. Dont 66 mortels. Dans une étude publiée dans la revue Plos Medicine, des médecins ont retracé le parcours de ce ‘nouveau coronavirus’. Et compilé l’ensemble des données (épidémiologiques ; virologiques…) le concernant.
Pour rappel, celui que nous appelons aujourd’hui le MERS-CoV a été identifié pour la première fois en juin 2012, à Jeddah, en Arabie Saoudite. Au 22 octobre 2013, date à laquelle cette étude a été arrêtée, 144 cas avaient été rapportés dans 9 pays : Allemagne, Arabie Saoudite, Emirats arabes Unis, France, Italie, Jordanie, Qatar, Royaume Uni et Tunisie.
Depuis, le bilan a été porté à 156 cas, dont 66 mortels. Le lundi 18 novembre, l’OMS a notamment ajouté deux nouveaux cas dans un pays jusqu’ici exempt de MERS-CoV, le Koweït. Il s’agit de deux hommes âgés de 47 et 52 ans, hospitalisés dans un état critique.
« Des symptômes typiques »
D’une manière générale, « l’ensemble des cas avait des liens directs ou indirects avec le Moyen-Orient », rapportent les auteurs de l’étude publiée dans Plos. L’âge médian des patients est de 50 ans. Le tableau clinique « typique » fait état de fièvre, de toux, de frissons, de maux de gorge, de fatigue. Ces symptômes sont ensuite susceptibles d’évoluer en essoufflements et de progresser vers une pneumonie nécessitant une assistance cardio-respiratoire. « Un tiers des patients a aussi rapporté des troubles gastro-intestinaux ».
Le dromadaire pisté
Les auteurs reviennent également sur l’origine du virus, toujours mystérieuse. La piste animale reste plus que jamais d’actualité. Ce MERS-CoV présenterait des similarités génétiques avec des virus retrouvés ces derniers mois, chez des hérissons et des chauves-souris en Chine, en Europe, en Afrique du Sud, en Thaïlande et au Mexique. Plus récemment, ils ont retrouvé un fort pourcentage de matériel génétique chez des dromadaires en Egypte.
En conclusion, les auteurs se veulent rassurants. « Nous n’avons pas observé de transmission interhumaine soutenue. Les flambées ont été éteintes sans même recourir à des placements en isolement ou en quarantaine. Ceci suggère que la circulation du virus peut être arrêtée par l’instauration de mesures de contrôles de l’infection appropriées ».
Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet