Métaux lourds : faut-il arrêter de manger du poisson ?

27 août 2024

Arsenic, cadmium, mercure, plomb… Les autorités sanitaires alertent depuis des années sur la présence de métaux lourds dans notre environnement. En particulier, dans les poissons. Faut-il pour autant arrêter de consommer certains d’entre eux ?

« L’ensemble de la population est concerné », décrivait Santé Publique France, en juillet 2021, lors de la publication d’une étude sur l’exposition aux métaux lourds des Français. Ce travail a notamment permis de mieux connaître les sources d’exposition, en particulier au niveau de l’alimentation, en particulierles poissons et produits de la mer.

Gras et maigre 

Faut-il les bannir ? Non ! Santé Publique France rappelle que ces aliments « ont beaucoup de qualités nutritionnelles ». En revanche, dans un souci de réduire la consommation de produits potentiellement concernés par cette bioaccumulation de métaux, l’institution publique recommande « de consommer deux fois par semaine du poisson dont un poisson gras en variant les espèces et les lieux de pêche ». Donc du « gras » (maquereau, saumon, hareng, sardine, thon…) mais aussi du « maigre » : cabillaud, lieu, merlan, limande, dorade…

Quels poissons concernés ? 

Dans la revue scientifique Toxicologie Analytique et clinique, Marie Martin du Laboratoire de toxicologie de l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches pointe les poissons susceptibles d’accumuler les métaux en question « à des concentrations potentiellement toxiques ». En l’occurrence : « les gros poissons piscivores, en bout de chaîne alimentaire et riches en lipides ». Elle cite :

  • le merlu ;
  • le brochet ;
  • l’espadon ;
  • le thon ;
  • le requin ;
  • le maquereau.

Quels effets potentiels ? 

La scientifique ajoute que « les effets néfastes sur la santé de la consommation d’aliments ou d’eau contaminés par les métaux varient en fonction de la quantité consommée, de la durée de l’exposition, de l’âge ». Et d’énumérer « une altération des fonctions rénale, hépatique, cognitive et de la capacité de reproduction, une hypertension, des modifications neurologiques, des atteintes cutanées et des cancers ». D’où la nécessité, comme le conclut Santé Publique France, « de maintenir les études de biosurveillance pour suivre l’évolution des expositions aux métaux et poursuivre les mesures visant à les réduire ».

  • Source : Santé Publique France, Exposition aux métaux de la population française : résultats de l’étude ESTEBAN, 1er juillet 2021 - Toxicologie Analytique et clinique, Volume 35, Issue 2, Supplement May 2023, Pages S16-S17

  • Ecrit par : David Picot – Edité par: Vincent Roche

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