Mieux comprendre les effets secondaires de la radiothérapie

14 mars 2016

Traitement proposé aux patients pris en charge pour un cancer, la radiothérapie induit de nombreux effets secondaires indésirables. Comment les expliquer ? Un chercheur de l’INSERM nous éclaire sur la question.

La radiothérapie est utilisée pour la moitié des 380 000 cancers traités par an en France. « Dans 5% à 20% des cas, des réactions tissulaires allant de la simple rougeur aux brûlures radioinduites sont répertoriées. Dans de très rares cas, cette radiosensibilité provoque le décès du patient », explique le Pr Nicolas Foray, radiobiologiste à l’INSERM*.

Ces effets secondaires indésirables de la radiothérapie sont liés à l’action d’une protéine appelée ATM. Pour comprendre le fonctionnement de cette protéine découverte en 1995, l’équipe du Pr Foray s’est penchée sur le dossier de patients sous radiothérapie présentant des effets secondaires indésirables (affections de la peau, inflammation du rectum…).

Des lignées de cellules

Précisément, des lignées cellulaires répertoriées depuis 2003 par des radiothérapeutes et cancérologues ont été irradiées « dans des conditions exactes d’une session de radiothérapie ». Les scientifiques ont ensuite observé la vitesse de dégradation de l’ADN. Puis relevé l’incidence et la gravité des effets indésirables chez les patients prélevés.

Résultat, lorsque la protéine ATM franchit le noyau des cellules irradiées, elle déclenche la réparation des cassures de l’ADN. Plus ce mécanisme est lent, « plus la radiosensibilité des cellules est élevée et plus les effets secondaires indésirables de la radiothérapie sont importants ». Grâce à ces données, les chercheurs ont mis au point un classement en 3 catégories de la radiorésistance.

De l’espoir !

Cette piste vaut pour « tous les cancers traités et ne diffère pas selon le caractère précoce ou tardif de la réaction indésirable ».  Actuellement des « tests prédictifs » sont capables de détecter un potentiel risque de réactions secondaires indésirables liées à la radiothérapie. A l’avenir, les chercheurs espèrent cette technique pour traiter des tumeurs.

*Unité mixte de recherche 1052 « Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon » (INSERM/CNRS/Centre Léon Bérard/Université Lyon I).

  • Source : INSERM, Journal of Radiation Biology, International Journal of Radiation Oncology, le 9 mars 2016

  • Ecrit par : Laura Bourgault : Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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