Mon enfant me repousse : pourquoi et que faire ?

28 février 2024

Si les véritables situations de rejet d’un parent par un enfant restent rares, elles renferment généralement des traumatismes plus ou moins enfouis. En revanche, à l’adolescence notamment, ce phénomène de repoussoir apparaît davantage comme un point de passage quasi obligé. Explications.

Un jeune enfant qui rejette l’un de ses parents ? Pour la psychologue Valérie P., « la situation n’a rien de vraiment anodin. Les causes ne sautent généralement pas aux yeux et sont à chercher du côté de l’histoire de l’enfant ou du parent ». Dans le premier cas, elle cite « le vécu d’une forme d’abandon », ou en tout cas une période ressentie comme tel. Dans le second cas, « le parent peut reproduire un schéma d’un parent lui-même défaillant ». Autant de traumatismes potentiels susceptibles d’être mis au jour à travers une psychothérapie. Généralement du parent, si l’enfant en question est jeune.

Le rejet peut aussi naître de tensions dans le couple parental, « avec un enfant », poursuit-elle, « qui se retrouve face à un discours d’un seul parent qui tend à dévaloriser le comportement de l’autre ». Avec le risque que l’enfant, qui aura toutes les peines du monde à démêler le vrai du faux, repousse ce dernier… Dans ces cas, il est important de ne pas surréagir et de ne pas répondre au dénigrement par le dénigrement. Expliquez à votre enfant qu’il est possible que deux parents ne soient pas d’accord et gardez votre calme.

Maintenir le dialogue

A l’adolescence – soit à partir environ de 13 ans -, le rejet peut prendre une signification différente. Et pour cause, « cette période constitue en quelque sorte un passage obligé qui va aider le jeune à construire et à affirmer son identité ». Certains mots peuvent être durs à entendre, l’autorité, difficile à assoir, les limites, compliquées à fixer… l’important est en quelque sorte de considérer ces comportements de rejet de votre ado, comme des appels à des adultes en qui il a confiance, pour le guider. Problème : en cette période de chamboulements, les parents en question éprouvent parfois toutes les difficultés du monde à cacher leur inquiétude face aux mises en danger ou réaction plus violente de leur enfant. L’enjeu étant alors de veiller à ce que cette inquiétude ne se manifeste pas par la colère. Ce qui signifie, dans bien des situations d’éviter de réagir « à chaud ».

Comme le souligne en effet Valérie P., quelle que soit la situation de rejet et l’âge de votre enfant, « le point le plus crucial est de ne pas rompre le dialogue ». Il apparaît également majeur que les deux parents demeurent sur la même longueur d’onde dans ces situations de tension. Et surtout, au moindre signe de décrochement, ne pas hésiter à consulter.

  • Source : Interview de Valérie P. psychologue en Loire-Atlantique, 27 février 2024

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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